Philosophie du vivant

De Ebior
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L'homme est composé de trois degrés qui sont en lui parfaitement unis, mais que l'on peut distinguer à partir d'observations sur nous-mêmes et les vivants qui nous entourent. On distingue ainsi:

  • La vie biologique, vie végétative, inconsciente. Cela comprend toutes les plantes mais aussi les organismes unicellulaires, qui se reproduisent par scissiparité, c'est-à-dire par division. Ils n'ont pas de sensations, si ce n'est par réflexe, par une réaction purement chimique (cas des plantes carnivores).
  • La vie animale, vie sensible ou psychique, consciente mais toujours liée à des choses concrètes. Elle s'étend à tous les animaux, dont les plus simples ont déjà, outre des sens tournés vers l'extérieur, des sensations élémentaires, les passions. Les sensations, en l'homme (mais pas seulement), deviendront souvent des sentiments. Les animaux supérieurs ont également des sens, ou facultés de perception, intérieurs (imagination, mémoire, intelligence estimative). Toutes ces facultés n'ont pas leur finalité en elle-même, elles sont plutôt au service de la vie biologique chez les animaux, ou, parfois chez l'être humain, de la vie spirituelle.
  • La vie spirituelle ou morale ou rationnelle, qui comprend l'intelligence et la volonté. Notons qu'en psychologie, ce troisième degré sera subdivisé pour introduire un quatrième degré de vie, la vie mystique.

Le principe d'unification de ces trois degrés est proprement l'âme humaine, ce qu'on appellerait sans doute mieux aujourd'hui la personne humaine. On peut dire que chaque être vivant a une et une seule âme. Dans le cas de l'homme, on dira plutôt qu'il est une seule et unique personne, avec toutes les dimensions qui composent la nature humaine. Comment la personne humaine agit concrètement à travers ces trois (ou quatre) degrés de vie, c'est ce que montre une seconde partie de la Philosophie du vivant, qu'on appellera, au sens large du mot psychè (âme)1, la Psychologie.

Notons que pour le corps biologique, on peut en fait distinguer deux choses, selon son niveau d'organisation chimique. Le premier niveau est relativement simple, il est commun au monde minéral, ce sont les atomes et les molécules. Ils ne sont pas vivants en eux-mêmes. L'autre niveau est nettement plus complexe, il est caractérisé par un code génétique (ADN); or le code génétique, même dans ses formes les plus rudimentaires, est un saut gigantesque dans l'évolution, au point que le passage du monde minéral au monde vivant pose une question non moins vertigineuse que l'apparition de la matière elle-même, ou que le saut qui fait passer du monde végétal au monde animal, puis du monde animal au monde humain. Le regard philosophique de contemplation, en Théologie naturelle, apporte des réponses à cette question.

Au total, on trouve dans le composé humain trois parties bien distinctes: le corps, l'âme (ou les sentiments) et l'esprit (ou la raison). Cette division rejoint de nombreuses autres traditions philosophiques ou religieuses, comme en Egypte ancienne (le Bâ et le Kâ pour l'âme et l'esprit) ou celle du Bouddhisme (le corps mental, plus complexe que le psychique, sans doute parce qu'il repose sur une expérience plus subtile des capacités de notre corps sensible).

Note

1 Au sens étroit, "âme", qui vient du mot "anima" (qui a donné "animal"), est synonyme du second degré de vie.