La Toussaint

De Ebior
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Elle est fixée au ler novembre.

On a souvent tendance à faire une confusion entre la fête de la Toussaint : le ler novembre - et le Jour des Morts : le 2 novembre. 
C'est la raison pour laquelle certains considèrent que la Toussaint est une fête triste. Mais non, c’est une fête joyeuse qu'elle doit être! 
A la Toussaint et au Jour des Morts (des défunts, des trépassés), on célèbre ceux qui ne sont plus parmi nous.

L'Église est mère et éducatrice. Elle enseigne - pour- nous c'est très important - que la vie après la mort est une certitude absolue, et que ceux qui sont décédés réconciliés avec Dieu. sont vivants, heureux pour, toujours. Ils jouissent d'un bonheur immortel (sans fin) dans le paradis avec Dieu, le Dieu Tout-Puissant - Père, Fils et Esprit Saint - la Vierge Marie, les anges et tous les saints. Les anges sont invisibles pour nos yeux humains, mais en réalité, ils sont très proches de nous. Ils nous protègent. Ils prient Dieu pour nous. Cette fête pour ceux qui ne sont plus, est célébrée par toute l'humanité, sous des formes et à des dates différentes.


Ce que pensent les anthropologues

Dans l'évolution de l'espèce humaine, il est possible, disent les anthropologues, de distinguer homo-sapiens-sapiens (le cro-magnon) du sapiens (néanderthal) à deux types de rites funéraires qui signent le passage à l'humain.

Les rites funéraires.

Le sapiens-sapiens enterre ses morts, en respectant des rites : le défunt est souvent déposé dans la position du fœtus, entouré de ses objets familiers et de nourriture, en vue de la vie dans l'au-delà.

On peut voir la reproduction de telles tombes au Musée de ]'Homme. La plus ancienne a été découverte en Corrèze et aurait 45.000 ans

Le sapiens-sapiens croit donc à une vie après la vie biologique, à une survie a laquelle tout homme doit se préparer, pour laquelle il doit être prêt.

Car le sapiens-sapiens a acquis la notion du temps. Il sait qu'il doit mourir : il naît et meurt. Il éprouve donc le besoin de donner un sens a sa vie, a sa mort, de prolonger sa vie après son trépas terrestre.

Les anciens ne parlaient pas, en effet de mort, mais de trépas... Il y a une différence fondamentale entre les deux termes.

Le trépas - tré = à travers, pas = passer à travers la mort, n'est pas ''la mort, ''fin de toute vie, 
pouvant être assimilé au ''néant, ''mais le passage vers une autre vie.

C'est entre autres, à ces rites funéraires si spécifiques, pratiqués pour leurs morts, que les archéologues reconnaissent la tombe d'un sapiens-sapiens.

Le 1er novembre : la Toussaint, fête de tous les saints

Quels saints sont fêtés le Jour de la Toussaint?

  • non pas seulement les grands saints, la Vierge Marie, St Joseph, Sainte Thérèse ou les Apôtres, (ces grands saints ont leur fête propre)
  • mais aussi, et surtout les obscurs, les sans-grades, les petits, les humbles, les pauvres, nos parents, nos amis, tous ceux qui nous ont précédés et nous ont fait du bien, ceux qui nous ont aimés.

C’est la foule immense de ceux qui ont fait le bien qui ont aimé le bien, qui ont aimé Dieu et qui ont mis en pratique l'Évangile. Jésus nous précise ce qu'ils ont fait dans l’évangile selon Saint Matthieu 25, 31 s. Reportez-vous-y Le livre de l’Apocalypse décrit le bonheur et la félicité de ces élus : 7, 9-14 : Ils sont dans la gloire de Dieu et chantent éternellement les louanges de Dieu, avec la Vierge Marie, les anges, les apôtres de tous les temps. Ils prient Dieu pour nous. Le Jour de la Toussaint, on va à la Messe en leur honneur. Autrefois, on parlait de fête d'obligation afin d’en souligner l'importance. L’Église fête tous ses saints le jour de la Toussaint et les honore avec tout ce qu'elle a de plus précieux : les cloches sonnent pour inviter chacun à participer à la Messe dite en leur honneur, les chants les plus beaux sont choisis. L'Église et l'autel sont décorés de fleurs et de nombreux cierges. Le prêtre revêt ses plus beaux ornements, sa plus belle chasuble... Chacun doit se réjouir de l'honneur qui leur est accordé. On va au cimetière où reposent les corps des défunts en attendant la résurrection de la chair promise par le Christ. On dépose des fleurs sur leurs tombes. On prie le Seigneur pour eux. Ce jour-là chacun réalise qu'il est un maillon d'une chaîne dans l'immense succession de générations et se souvient avec reconnaissance de ceux qui l'ont précédé. Il se rappelle qu’il est né, qu'il vit, qu'il mourra, que ce qu’il a reçu du Seigneur, il doit le transmettre. Il n'est pas Dieu. Il est une créature mortelle. Il est très bon ensuite de fêter ce jour-là dignement les saints de sa famille. Ne manquons pas de le faire. Soignons la table (nappe, fleurs, repas agréable, gâteau, bonnebouteille) et souvenons-nous de nos parents, de nos amis. Prions ensemble pour eux. On petit dire, par exemple, la prière suivante : Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent dans la Paix. Amen.

 2 novembre : le Jour des morts, des trépassés.

Ce jour-là, le Peuple de Dieu prie pour ses défunts, pour tous ceux qui sont décédés, mais qui peut-être, ne sont pas encore dans la gloire de Dieu. Ils ont été pécheurs - nous le sommes aussi - et parfois ont oublié d'aimer Jésus.

Ils traversent une épreuve de purification avant d'entrer dans la gloire de Dieu. Dans le Purgatoire , ils attendent le pardon de Dieu. Et c'est pour nous une grande espérance de savoir que nos prières peuvent hâter leur délivrance.

Nous devons donc prier pour eux, pour qu'ils aillent rapidement au paradis, dans le ciel.

A notre prière, Dieu leur fera miséricorde. il leur pardonnera leurs péchés comme Il a pardonné au Bon larron de l’Évangile. Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le Paradis Lc 23,43 Prions donc beaucoup pour les défunts le Jour de la Toussaint, et le Jour des Morts, pour tous les trépassés, pour tous ceux qui nous sont chers.

Si cela nous est possible, assistons le 2 novembre à la Messe qui est toujours célébrée ce jour-là à leur intention et faisons pour eux un temps d'Adoration devant le Saint-Sacrement. Eux, en remerciement, prieront pour nous le Seigneur dans le ciel.

Ne manquons pas de dire chaque jour dans notre prière : Miséricordieux Jésus, donnez-leur le repos éternel. Amen. Soyons signes d'une communion ecclésiale vécue entre vivants et trépassés.

Pourquoi la purification finale du Purgatoire ? Quel en est le sens ?

Écoutons le catéchisme de l'Église Catholique aux § 1030/1032. p. 220 et 221 :

 "Ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’'assurés de leur salut éternel,

souffrent après leur mort une purification, afin d'obtenir la'sainteté- nécessaire pour entrer dans la joie du ciel."

L'Église appelle Purgatoire cette purification des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés.

L'Église a formulé la doctrine de la foi relative au Purgatoire surtout aux Conciles de Florence et de Trente. La tradition de l'Église, faisant référence à certains textes de l'Écriture, parle d'un feu purificateur :

Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu'il existe avant le jugement un feu purificateur, selon ce qu’affirme Celui qui est la Vérité, en disant que si quelqu'un a prononcé un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pardonné ni dans ce siècle-ci. ni dans le siècle .futur (Mt 12, 31). Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines ,fautes peuvent être remises en ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur.

Cet enseignement s'appuie aussi sur la pratique de la prière pour les défunts dont parle déjà la Sainte Écriture : "Voilà pourquoi Judas Macchabée fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu'ils fussent délivrés de leur péché" (2 Mac 12, 46).

Dès les premiers temps, l'Église a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le Sacrifice Eucharistique qui est recommandé, afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L'Église recommande aussi les aumônes, les indulgences et les œuvres de pénitence en faveur des défunts. 

Ce qu'explique Scott Hahn à propos du Purgatoire dans son livre "Rome, sweet home"

Dieu s'est toujours révélé à son Peuple sous la forme d'un feu, pour renouveler avec lui son Alliance. - comme "un four fumant et un brandon de feu", avec Abraham, en Gn 15,

- dans le Buisson Ardent, avec Moïse, Ex 3,

- dans la colonne de feu avec Israël, Nb 9,

- dans le feu du ciel qui consuma le sacrifice de l'autel avec Salomon, puis Elle, 1 R 8 et 19,

- enfin sous forme de "langues de feu" avec les Apôtres à la Pentecôte, Ac 2.

Quand l'épître aux Hébreux (He 12. 29 ) décrit Dieu comme "un feu consumant", il ne s'agit pas de sa colère. Certes, il existe un feu en enfer (Mt 25), mais il existe un feu infiniment plus chaud au ciel, un feu d'amour, Dieu Lui-même. Le feu fait référence à l'Amour infini de Dieu encore plus qu'à sa colère éternelle. La nature même de Dieu est comme un impétueux brasier d'amour ardent. Les Séraphins - litt. en hébreu "les êtres en feu" - sont les êtres les plus proches de Dieu.

Saint Paul en 1 Co 3, 13 :

"Les saints doivent passer, par le jugement dit feu "où l'œuvre de chaque homme deviendra manifeste : le Jour le fera connaître, car elle se révélera par le feu... ". il ne parle pas du feu de l'enfer, car il s'agit des saints. Il parle d'un feu qui les prépare à lia vie éternelle avec Dieu au ciel. Le but de ce feu est manifeste : révéler si leurs œuvres sont pures (de l'or ou de l'argent) ou impures (de bois, de foin ou de paille). "

Le verset 15 dit clairement : "Si son œuvre est consumée, il en subira une perte - quant à lui, il sera sauvé mais comme à travers le feu". Le feu est là pour "purger " les saints.

C'est le feu du purgatoire, un feu qui purifie et prépare les saints à être plongés pour toujours dans le feu brûlant de la présence aimante de Dieu (121-122).



Auteur : Françoise LUCROT © Afale Magazine, 2001