Introduction à l'histoire de la philosophie

De Ebior
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Les débuts de la "philosophie"

Si l'on considère que la philosophie commence quand l'homme se pose des questions existentielles, on peut remonter jusqu'à l'origine de l'espèce humaine, quand celle-ci enterrait les morts et peignait des animaux sauvages dans des grottes. Ces traces paléolithiques, qui commencent il y a 100.000 ans pour les premières et 40.000 ans pour les secondes, sont des indications d'une certaine croyance religieuse qui témoigne de réponses qu'on pourrait qualifier d' "enfantines" à la question de notre nature et de notre destinée future après la mort. On doit plus précisément distinguer, dans cette période de l'enfance de la philosophie, trois époques: paléolithique (récent), néolithique, âge du Bronze.

L'âge de raison

La philosophie au sens propre du terme naît en Grèce. Comme le hibou ou la chouette, symbole de sagesse, elle a deux yeux qui regardent à travers l'obscurité du réel pour y trouver la vérité. Un premier oeil est le regard critique sur ce qui est enseigné, car c'est le réel, et l'expérience, qui doit constamment servir de maître. C'est ainsi que les "pré-socratiques", Hésiode par exemple, relisaient les mythes pour y mettre de l'ordre, il n'acceptait pas ce qu'on lui disait sans se demander si c'était logique, si cela correspondait à quelque chose de possible dans la réalité (d'où son livre La théogonie, qui crée une véritable généalogie des dieux et des déesses).

Mais il y a un autre oeil essentiel, c'est le regard critique sur la raison elle-même, qui doit toujours se demander si le réel en question correspond bien à l'expérience. Comme il n'est pas possible de tout revérifier par soi-même, de tout connaître, il faut bien se fier, le plus souvent, à ce qu'on nous a enseigné; mais cette attitude demande beaucoup d'humilité, car le philosophe doit constamment reconnaître qu'il ne sait, finalement, pas grand chose, que le réel dépasse infiniment ses capacités. Le philosophe est un martyr de la vérité, et ceci est fort bien illustré par Socrate, qui préférera mourir que de mentir à lui-même et de trahir la vérité. Son disciple Platon, par contre, introduit un dualisme énorme entre le corps et l'esprit, comme si l'esprit seul, la raison, constituait un être humain. Il a, de plus, des idées politiques (le communisme en ce qui concerne les enfants par exemple) qui l'éloignent tout à fait du bon sens et de la réalité. Il faut attendre Aristote, qui enseigne à la même époque à Athènes, vers 400 av. J.-C., pour que le principe d'une philosophie fondée sur la raison et le réel soit mis au fondement de la philosophie.

La crise d'adolescence

Au Moyen âge, l'Eglise chrétienne conforte une philosophie de perroquets, surtout après le géant que fut saint Thomas d'Aquin, ce qui pourrait se justifier en Théologie, mais pas en science ! Descartes, avec un excès de critiques qui influencera ses successeurs, retrouvera la nécessité du regard critique sur la raison (le second oeil dans l'âge de raison), mais il va tellement l'exagérer que le réel, en philosophie, passera finalement au second plan. A la même époque, c'est la Science moderne qui reprendra à son compte le réel comme maître de la vérité, et aujourd'hui on peut dire que c'est la Science qui représente le mieux la "philosophie réaliste" (une partie d'entre elle au moins).

Cet âge de la critique aboutira au XVIIIe s. à la philosophie des Lumières qui était encore au départ déiste, puis, devant les progrès de la Science qui paraissent pouvoir dispenser des trois questions fondamentales, à l'athéisme du XIXe s., et enfin aux idéologies.

L'âge adulte

Il faut espérer que viendra bientôt une époque où chaque discipline sera à sa place, Sciences, sciences humaines, philosophie et théologie.