Idéologies politiques

De Ebior
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L'esprit humain ne peut trouver le bonheur dans un bien inférieur (comme la gloire, les plaisirs ou l'argent), il est fait pour un bien plus grand que lui: la personne, c'est-à-dire l'amitié. L'amitié peut combler tous les désirs de l'homme, en particulier s'il s'accomplit dans le mariage, où l'amitié a aussi une dimension physique. Mais, comme le reconnaissait déjà à sa manière Aristote, le coeur humain a en lui un désir infini, et donc l'amitié, ou l'amour, doit déboucher sur la sagesse, si l'on ne veut pas terminer sa vie, avec ou sans l'ami(e), dans une certaine angoisse. Ces valeurs semblent aujourd'hui se mettre en place dans notre société sans Dieu.

1) L'humanisme athée. Notre génération semble être arrivée à cet âge où elle renonce à ses vieilles idéologies politiques et comprend la nécessité de construire la vie sur l'amitié, c'est-à-dire, principalement, la famille. On voit dans nos pays de plus en plus une sorte d'humanisme où les vertus morales sont à leur juste place, sans excès dans un sens (trop d'argent, trop de gloire, trop de plaisirs) ni dans l'autre (rejet des plaisirs, de l'argent ou de la gloire). Mais il reviendra sans doute à une autre génération de replacer la question de Dieu au centre, ou au sommet, de la recherche du bonheur. Entretemps, il est intéressant de retracer la genèse et l'évolution de ces idéologies politiques depuis 1830 environ.

2) Le capitalisme sauvage. Le capitalisme pur est apparu au début du XIXe s. dans le contexte de l'industrialisation. Les patrons ont eu tous les pouvoirs pour payer le moins possible les ouvriers, selon la logique de l'offre et de la demande. On pensait que la richesse de quelques uns allaient augmenter la richesse de l'ensemble de la société, ce qui n'est pas faux, mais cette logique aveugle des lois du marché a provoqué des millions de victimes, des enfants de 8 ans travaillant dans les mines, des parents gagnant à peine de quoi survivre à leurs besoins élémentaires, des vieillards, des chômeurs, des malades abandonnés à leur destin misérable.

3) Le communisme intégral. La cruauté du capitalisme sauvage a entraîné une réaction opposée, et tout aussi radicale: désormais, avec le communisme marxiste, il fallait supprimer les patrons et instaurer une société parfaitement égalitaire, ce qui est impossible, car les gens, quand ils travaillent, cherchent d'abord à assurer le bonheur de leur famille avant celui de la société. Cette idéologie a également produit des millions de morts à l'époque de Staline en URSS, de Mao en Chine et des Khmers rouges, les plus extrêmes de tous, au Cambodge.

4) Le nationalisme exacerbé. Se rendant compte des difficultés des deux précédentes idéologies, certains dirigeants, dans le contexte de l'essor des nationalismes au XIXe s., ont proposé comme valeur suprême aux peuples, la nation, la gloire nationale. La conséquence de cette idéologie nationaliste, ce sont les vingt millions de morts de la première guerre mondiale, sans compter les victimes "collatérales" dans les colonies européennes, qui ont subi l'impérialisme de certaines nations.

5) Le nazisme. Le nazisme est la réaction opposée et tout aussi radicale au ressentiment allemand à l'issue de la première guerre mondiale. Fondé sur une notion absurde de la race "aryenne", il a également provoqué, par ondes de choc successives, les dizaines de millions de morts de la seconde guerre mondiale.

6) Le consumérisme débridé. La génération traumatisée qui a survécu aux deux guerres mondiales du XXe s., a cherche à oublier ses démons nationalistes d'abord dans le consumérisme de masse, durant les "trente glorieuses" (jusqu'à la crise pétrolière en 1973). Une seule chose a compté pour cette génération, c'est l'aisance, le confort, les biens matériels.

7) L'idéologie de la liberté absolue. Un second souffle, toujours dans la réaction aux idéologies nationalistes, c'est la crise de Mai 68, avec son idéologie de la liberté. On vit encore aujourd'hui, à la transition vers l'humanisme athée, dans une société où tout ce qui s'oppose à la liberté des gens, même la plus absurde (le mariage homosexuel par exemple), est rendu suspect.