Sens intérieurs

De Ebior
Révision datée du 21 octobre 2013 à 22:37 par Scholasate (discussion | contributions) (Page créée avec « '''Les sens internes''' sont des facultés de la connaissance sensible comme les passions sont des facultés de la volonté sensible (l'affectivité). 1) '''L… »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à la navigationAller à la recherche

Les sens internes sont des facultés de la connaissance sensible comme les passions sont des facultés de la volonté sensible (l'affectivité).

1) L’imagination. Elle a un pouvoir créateur, elle crée des images (concrètes ou abstraites), des "formes", des objets intérieurs. Mieux que les sensations, qui se contentent de recevoir un objet sans se laisser influencer par lui, l'imagination lui ajoute une dimension passionnelle, qui amènera la personne à réagir. Mais ce faisant, elle donne lieu à des déviations fréquentes: dans l'expérience du réel, elle peut facilement confondre ce qu'elle imagine et ce qui est réellement; elle peut alors conduire à fuir le monde réel pour un monde imaginaire et illusoire, jusqu'à la folie (schizophrénie, etc.), qu'on expérimente chaque jour, d'une certaine manière, dans le rêve. Quelqu'un qui a trop d'imagination, doit éviter de faire trop d'études intellectuelles et se consacrer plutôt à un travail simple, qui le ramène dans le monde sensible. Et dans la passion amoureuse, il est certain que l'imagination trompe le sens commun: si l'on n'y prend garde, il suffit de tomber amoureux pour croire déjà que la personne en question a toutes les qualités spirituelles qu'on peut espérer lui trouver.

2) La mémoire sensible. Les passions ont le pouvoir d'inscrire durablement un souvenir. Le tri entre les souvenirs se fait la nuit durant les rêves. Mais la mémoire garde peut-être tout, comme un gigantesque disque dur d'ordinateur. Deux indices de cela: il y a des maladies comme certaines formes d'autisme (voir le film Rain Man) et l' "hypermnésie", où le malade est capable de se souvenir des moindres détails de sa vie; les souvenirs passent directement de la mémoire courte à la mémoire longue. D'autre part, à l'approche de la mort, on raconte qu'on voit défiler des souvenirs de sa vie qu'on pensait avoir oublié depuis longtemps. Le tri est évidemment subjectif, la mémoire réinterprète, reconstruit les souve­nirs. La comparaison entre ce donné et la réalité aide à nous découvrir: c'est la psychanalyse. La mémoire sensible fonctionne en effet comme l'inconscient de notre vie sensible. Chez certains animaux comme les abeilles, la mémoire est une mémoire de l'espèce, une mémoire innée, comparable aux instincts chez les animaux supérieurs, comme l'instinct de succion du bébé.

3) L’estimative et la cogitative. L’intelligence estimative est cette forme d’ « intelligence » animale qui se porte sur une réalité sensible, juge de son caractère utile (une proie par exemple) ou nuisible (un prédateur par exemple) et ordonne les moyens pour fuir ou au contraire conquérir. Chez l’homme, elle devient « cogitative » et peut être mise au service de la vie spirituelle, par exemple dans ce genre de philosophie qui porte sur les cas particuliers (comme on l'a vu sur la page des parties de la philosophie). L'estimative unit toutes les composantes de la sensation, internes et externes, pour atteindre sa fin.