Philosophie éthique

De Ebior
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Tout homme cherche fondamentalement le bonheur. Il y a toute sorte de bonheur, mais, d'après Aristote, ce qui rend le plus heureux un être humain, c'est l'amitié, même s'il existe sûrement un bonheur encore supérieur à l'amitié: la Theôria ou "contemplation de l'être premier". Celle-ci ne relève pas d'abord de la recherche du bien, l'Ethique, mais de la recherche du vrai en tant que tel ou Philosophie première. Donc l'Ethique aristotélicienne, en tous cas comme l'a retenue et transmise Thomas d'Aquin, revient à une analyse de l'amitié. C'est dans ce cadre qu'elle étudie les quatre "vertus cardinales" (selon une liste qui remonte à Platon):

  1. La prudence
  2. La justice
  3. La force
  4. La tempérance

Toutefois, si la Philosophie première conduit, par la seule raison réfléchissant sur elle-même, à la découverte d'un être premier à la source de tous les êtres, cette connaissance a des conséquences sur l'activité humaine, non seulement parce qu'elle est en fait une contemplation, objet propre de la Sagesse, mais parce qu'il est possible d'entrer dans un rapport d'amitié avec cet "être premier". Ceci est le propre des religions, ou du moins de certaines d'entre elles (non dans la religion au sens où l'entendait Aristote !), ce n'est donc pas abordé ici même si le philosophe peut avoir l'intuition de ce genre d'amitié, et du respect pour ceux qui la connaissent. Mais il y a en tous cas une partie de l'Ethique qui étudiera les activités religieuses qui ne requièrent pas directement la relation d'amitié avec Dieu, qu'on peut appeler les "vertus de religion".

Pour des raisons historiques, Aristote ne pouvait pas non plus imaginer que l'amitié la plus profonde, la plus accomplie, était celle qui peut exister entre un homme et une femme. C'est du moins un acquis de la civilisation judéo-chrétienne qui est la nôtre, où le mariage entre un homme et une femme est souvent considéré comme le but de la vie humaine. Pour les Grecs au contraire, le politique était considéré comme plus important que la vie privée, l'amitié la plus parfaite était pour eux entre deux hommes, et la femme était cantonnée dans un rôle inférieur, presque comme une esclave. Il y a donc place en Ethique pour une véritable Philosophie du mariage.