La Chandeleur

De Ebior
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Qu'est-ce que la Chandeleur ? nous demande-t-on parfois.

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La Chandeleur est fêtée par l'Eglise le 2 février. Cette fête a pour objet d'actualiser la Présentation de Jésus au Temple et la Purification de la Vierge Marie (Luc 2, 22-29).

Elle tire son nom des cierges bénis - autrefois appelés chandelles - qu'on porte en procession ce jour-là.

Les rites qu'accomplissent Marie et Joseph

Dans son Évangile, Saint Luc note avec soin que les parents de Jésus, comme Zacharie et Elisabeth, les parents de Jean-Baptiste, accomplissent fidèlement toutes les observances de la Loi divine.

Ils ont déjà sacrifié au rite sacré de la circoncision le 8ème jour après la naissance de Jésus, ce grand signe de l'Alliance inscrit dans la chair et le coeur de tout juif, selon l'ordre que Dieu a donné à Abraham :

"Voici le signe de mon Alliance entre moi et toi, et ta race après toi, de génération en génération, une Alliance perpétuelle. Quand ils auront huit jours, tous vos mâles seront circoncis ", Gn 17, 4-14. Aussi, l'Eglise fête-elle la circoncision de Jésus le 1er janvier, huit jours après le 25 décembre.

C'est "le jour de sa circoncision (que) l'Enfant reçut le Nom de Jésus, le Nom que l'ange lui avait (déjà) donné avant sa conception" ( Lc 2, 21).


Le Baptême des petits-enfants

Rappelons que le Concile de Jérusalem, auquel participèrent Paul et les douze apôtres, remplace la circoncision par le Baptême. Ce rapprochement entre la circoncision et le Baptême illustre l'importance de faire baptiser les petits enfants au plus tôt. Ceux-ci entrent alors dans l'Alliance nouvelle et éternelle que nous a value le Christ, et deviennent enfants de Dieu et de l'Eglise.

La Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem

Mais une autre observance va s'imposer à Marie et Joseph, celle de la purification de la jeune maman, prescrite au Lv § 12, 2-4 :

"Si une femme enfante un garçon, elle restera impure pendant sept jours. Au huitième jour, on circoncira l'enfant et pendant 33 jours encore, elle restera impure. Elle ne touchera à rien de consacré et n'ira pas au sanctuaire jusqu'à ce que soit achevé le temps de sa purification ".

C'est d'abord pour accomplir ce rite que Marie se rend ce jour-là au Temple de Jérusalem afin de pouvoir ensuite participer normalement à tous les offices prescrits.

Mais le second rite pour lequel ils accomplissent ce pèlerinage est tout aussi sacré : celui de présenter et de consacrer Jésus à Dieu. Dieu avait dit à Moïse : "Consacre-moi tout premier-né, prémices du sein maternel. Il est à moi ". Ex 12,2 et 13, 11-15.


D'après la tradition la plus ancienne d'Israël, les premiers-nés, homme ou animal, appartiennent à Dieu. Tout premier-né sera donc "racheté", selon la formule consacrée, par un sacrifice. Marie et Joseph vont au Temple, non seulement pour consacrer l'Enfant à Dieu, mais pour le racheter, conformément à la Loi, en offrant un pigeon ou une tourterelle, l'offrande des pauvres.

Précisons, à propos de "premier-né ", qu'il s'agit là, non de l'aîné d'autres frères et soeurs, mais du premier enfant d'une femme, même s'il est le seul. Cette expression n'entache en rien la virginité perpétuelle de Marie.

Écoutons l'Evangile de Saint Luc :

"Quarante jours après la naissance de Jésus, Marie et Joseph, ses parents, Le portèrent au Temple afin de Le présenter au Seigneur selon la Loi de Moïse (Ex 13, 11-13), marquant ainsi que la nouvelle Alliance est dans la continuité de la Première et lui donne tout son sens. Et Marie se soumit au rite de purification des jeunes accouchées : "Quand sera achevée la période de sa purification (40 jours après la naissance), la jeune femme apportera au prêtre un agneau d'un an, un pigeon ou une tourterelle en sacrifice" ( Lv, 12, 6-8).

"Siméon était juste et pieux. L'Esprit-Saint reposait sur lui. Il lui avait été révélé par l'Esprit-Saint qu'il ne verrait pas la mort, avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au Temple quand les parents apportèrent le petit enfant. Il le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit : "Maintenant, Ô Maître, tu peux, selon ta Parole, laisser ton serviteur s'en aller en paix car mes yeux ont vu ton salut que tu as préparé à la face de tous les peuples. lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël ! "

En quelques mots, l'essentiel de la mission de Jésus est annoncé et clairement précisé. Jésus est Celui qui vient non seulement combler l'espérance du peuple juif, ici représenté par Syméon et Anne, mais Il est Celui qui sera la "lumière des nations" païennes et de tous les païens qui, un jour, par l'annonce de l'Evangile - c'est le sens de la prophétie - abandonneront leurs idoles en devenant chrétiens.

"Son père et sa mère étaient dans l'émerveillement en entendant ce qu 'on disait de lui. Syméon les bénit et dit :Vois, cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël " Il doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même, un glaive te transpercera l'âme ! - afin que se révèlent les pensées intimes d'un grand nombre ".

Syméon, rempli de l'Esprit Saint, entrevoit prophétiquement le Sacrifice de la Croix, le Mystère de la Rédemption et le salut apporté à tous. Quelle splendeur ! Et quelle délicatesse de Dieu de le faire connaître ainsi "officiellement" à ses parents.

La célébration de la Chandeleur

L'Eglise célèbre donc la Présentation de Jésus au Temple, sa Rencontre avec Syméon et la Purification rituelle de Marie le 2 février, 40 jours après sa naissance et 32 jours après sa circoncision.

Les textes de la liturgie eucharistique de cette fête sont superbes. L'Eglise nous offre la grande prophétie de Malachie au § 3, 1-5, qui annonce l'événement ainsi que l'Evangile de Saint Luc, cité plus haut, dont la richesse est inépuisable.

A noter que la Messe est précédée par la bénédiction et la procession des lumières et des cierges.

Les fidèles tenant leurs cierges allumés sont dehors. Ils "montent" eux aussi en entrant dans l'église en procession vers la maison de Dieu, comme Marie et Joseph, porteurs de la lumière qui est le Christ. Là, ils Le rencontreront dans le Sacrifice Eucharistique "en attendant sa venue dans Sa Gloire ".

Ne manquons pas d'y participer avec les enfants, toujours si contents d'avoir un cierge, et d'être porteurs de lumière. Réjouissons-nous aussi de pouvoir dire : "Nos yeux ont vu ton salut" (Lc 2, 30).

Puis, réjouissons-nous tous en famille en mangeant des crêpes.

Nous garderons les cierges de la Chandeleur pour les allumer en cas d'orages, de tempêtes ou de dangers afin d'être protégés.

Les relevailles

Pendant longtemps, les jeunes accouchées ne manquaient pas d'aller à l'église le 40ème jour de la naissance de leur enfant, le jour de leur retour de couches, avec leur bébé pour se faire "purifier" par le prêtre. Celui-ci les bénissait en présence de toute la famille. Elles étaient heureuses de mettre leurs pas dans les pas de la Vierge Marie et se sentaient valorisées.

Les fidèles qui assistaient à l'office leur souriaient et s'extasiaient devant le bébé ! On appelait cette cérémonie "les relevailles". A la purification juive, l'Eglise ajoutait l'idée d'une reconnaissance pour le don de l'enfant. Elle sera bientôt dominante.

J'ai moi-même assisté aux relevailles de ma mère après la naissance de ma jeune soeur. Ce fut une très belle cérémonie toute empreinte de fidélité et de piété.

Quand j'explique ainsi cette fête aux jeunes, quels qu'ils soient, je ne rencontre qu'écoute attentive, gravité et émerveillement !

Vive la Chandeleur ! Merci, Seigneur, pour cette belle fête !

Connaissez-vous le proverbe

A la Chandeleur, l'hiver prend fin ou prend vigueur : si les périodes de froid ne sont pas finies à la Chandeleur, l'hiver revient plus vif qu'auparavant.


Françoise Lucrot