Les reliques de la Passion

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Allez vénérer les reliques de la Passion à Notre-Dame-de-Paris

Tous les vendredis de Carême, de 15h à 16h, et le Vendredi-Saint de 9h à 17h30, les Saintes Reliques de la Passion du Seigneur, gardées à Notre-Dame de Paris par le Chapitre de Notre-Dame, sont présentées à la vénération des fidèles par les Chevaliers du Saint-Sépulcre.

Il s'agit de la Couronne d'épines de Jésus achetée par le roi Saint Louis (1226-1270) à Baudouin de Courtenay, empereur latin de Constantinople, à son retour de croisade, d'un clou et d'un important fragment de la Vraie Croix offerts par le Pape Saint Léon III à Charlemagne lors de son couronnement à Rome en l'an 800.

Saint Louis fit construire, pour la couronne d'épines et pour ces reliques insignes, la Sainte Chapelle qui se trouve dans le Palais de Justice. Elle fut son reliquaire jusqu'à la Révolution.

Cachées durant la période révolutionnaire, elles furent ensuite remises au Chapitre de la Cathédrale de Paris qui les plaça sous la garde des Chevaliers du Saint-Sépulcre.

A l'occasion des JMJ 1997, le Ministre de la Justice proposa que ces reliques soient exceptionnellement alors exposées à la Sainte-Chapelle afin d'y être vénérées par les jeunes dans le lieu conçu pour elles. Le "succès" fut considérable puisque la queue qui se forma ne mesura jamais moins de 2 km et qu'il fallait attendre plus de deux heures pour pénétrer dans la Sainte Chapelle !

Fragment de la Vraie Croix à Paris

La couronne, plus exactement le jonc sur lequel fut placé le buisson d'épines sur la tête de Jésus, le fragment de la Croix et le clou sont sertis dans des reliquaires de cristal de roche, ce qui permet de les voir parfaitement.

Deux précisions : le Cardinal Verdier qui fut archevêque de Paris jusqu'en 1940, fit ouvrir (pour la première fois) le reliquaire de la Couronne d'épines. Quel ne fut pas son étonnement de constater que, si les feuilles en sont desséchées, le jonc lui-même est toujours vert !

Les cinq fragments de la Sainte Croix - de Saint-Pierre de Rome, de Saint-Marc de Venise, de la Cathédrale Saint-Ambroise de Milan, de Notre-Dame de Paris précisément, et de Baugé (49) rapporté de la croisade par le roi René d'Anjou, frère de Saint Louis - sont considérés comme authentiques.

Analysés tous les cinq avec les appareils hypersophistiqués de la NASA, il a été constaté qu'ils provenaient du même arbre : un chêne d'Orient du premier siècle de notre ère !

 

 

 

N'hésitez pas à vous rendre, accompagnés de vos enfants, les vendredis de Carême, de 15 à 16h et le Vendredi-Saint 18 avril de 9h à 17h30 à Notre-Dame de Paris (la Vénération est interrompue durant le Chemin de Croix de 15 à 16h) et à faire la queue, même si elle est longue pour la baiser dévotement. Instant unique. Vous serez alors tout près de Jésus.

Paru dans l'AFALE Magazine n° 280, avril 2003

Auteur : Hélène

Présentation générale des reliques de la [[|Sainte Chapelle]] à Paris

[[Image:|Saint Louis et les reliques de la Passion]]

 

En 1235, le roi de France LOUIS IX (Saint LOUIS) acheta la Couronne d’épines aux Vénitiens pour la somme très élevée de 135 000 livres. Dans les années qui suivirent, il acheta d’autres reliques de la Passion du Christ directement à l’empereur latin de Constantinople, Baudouin II : un fragment de la Vraie Croix, les Clous, le Sang, la Sainte Toile ou portrait miraculeux du Christ, un fragment du Linceul, la Lance, l’Éponge, la Chaîne ou lien de fer, en tout vingt-deux reliques, selon l’inventaire de 1740. Celles-ci quittèrent ainsi la chapelle de la Vierge du Pharos dans le palais impérial du Boucoleon à Constantinople pour être regroupées dans une gigantesque chasse d’orfèvrerie, haute de plus de trois mètres, la Grande Châsse devant laquelle des lampes brillaient jour et nuit.

 

Celle-ci, à son tour, fut déposée dans un édifice extraordinaire à deux étages, construit tout exprès à cette intention, la Sainte Chapelle dans l’île de la Cité à Paris en France. Cet édifice, de 20 mètres de long sur 10 mètres de large et 20 mètres de haut fut consacré le 26 avril 1248. Il contient l’un des plus vastes (près de 700 m2) et le plus bel ensemble de vitraux de l’époque de l’époque médiévale, même si près de la moitié furent restaurés ou refaits au XIXème siècle. Parmi les quinze immenses verrières, une, la baie A malheureusement fort restaurée, illustre l’histoire des reliques de la Passion depuis leur découverte par saint HÉLÈNE, la mère de l’empereur romain CONSTANTIN, au début du IVème siècle jusqu’à leur arrivée à Paris au Xylème siècle.

Ci-contre, Saint LOUIS tenant les saints Clous au nombre de trois ainsi que la Sainte Couronne

Lors de la Révolution française, presque toutes les reliques disparurent et ce qui en resta(la sainte Couronne et un seul Clou de la Passion) est conservé aujourd’hui dans le trésor de Notre-Dame de Paris où elles ne sont visibles qu’en de rares occasions pendant le carême.

 

 

La [[|Couronne]] d’épines

[[Image:|La Sainte Couronne (Notre-Dame de Paris)]]

 

La Couronne d’épines conservée à Paris est en réalité un simple anneau de jonc tressé à usage domestique dans lequel on aurait enroulé dans l’Antiquité des épines de jujubier, plante épineuse poussant dans des régions semi désertiques. Celle-ci présente une grande souplesse et sert à confectionner des clôtures ou à allumer des feux de cuisson. Ici cette couronne représente une parodie du couronnement d’un roi. Remarquons qu’elle ne correspond pas à la reproduction classique d’un casque de branches épineuses mais sert seulement de support ce qui constitue un argument supplémentaire contre un faussaire médiéval.

La relique, renfermée dans un anneau de cristal relié par du bronze doré, se compose de petits joncs réunis en faisceaux. Le diamètre intérieur de l’anneau est de 21 centimètres et la section a 15 millimètres de diamètre ; les joncs sont reliés par quinze ou seize attaches de joncs semblables. Le diamètre des joncs, qui sont très fins, varie de 1 à 1,5 millimètre.

 

Les épines dures et pointues du jujubier s’enfoncèrent dans le cuir chevelu, le front et la nuque de Jésus, provoquant une douleur qui venait s’ajouter à celle provoquée par la flagellation. Certaines d’entre elles furent également acquises par saint LOUIS, indépendamment de l’anneau de jonc et se sont perdues. D’autres sont disséminées actuellement dans une centaine d’église, en particulier à la Santa-Maria della Spina de Pise en Italie, à Trèves en Allemagne et à Bruges en Belgique. Tout un travail d’étude reste à faire dans ce domaine peu connu car les deux premières reliques, par exemple, se ressemblent fortement.

 

La comparaison avec d’autres reliques de la passion est également instructive.

[[Image:|Face avant de la tête du Linceul de Turin]]

 

 

Le Linceul de Turin présente, sur sa face avant , quatre ou cinq coulées irrégulières, indiquées par le numéro 5,  de sang artériel avec présence de caillots qui, du haut du front, descendent vers le visage : elles proviennent d’une blessure à l’artère temporale.

 

 

 

[[Image:|Schéma général de la Sainte Face]]

 

Par contre, une épine, entrée profondément dans l’épiderme du front, a provoqué une petite coulée de sang veineux, en forme d’epsilon (ou de trois inversé) qui rejoint l’arcade sourcilière gauche et s’est coagulée plusieurs heures avant la mort du Christ.

 

Sa forme très caractéristique se retrouve sur la plupart des représentations de la Sainte Face, sous la forme – mal interprétée par les artistes, selon les travaux de Paul VIGNON et de Ian WILSON - de deux mèches de cheveux retombant du front .

 Elle est indiquée par le numéro 15 sur le schéma général de la Sainte Face ci-contre

 

 Cette coulée s’est sans doute arrêtée au contact de l’anneau de jonc.

 

 

[[Image:|Face arrière de la tête sur le Linceul de Turin]]Sur la face arrière, le sang, plus important et de caractère mixte artérioveineux, provient de nombreuses lésions à l’artère occipitale et au réseau de veines du plexus vertébral, également indiquées par le numéro 5. Tous ces détails médicaux sont hors de portée d’un peintre, même contemporain et à fortiori médiéval.

 

De plus, l’étude du Suaire d’Oviedo qui aurait enveloppé la totalité de la tête du Christ une heure après la dernière coulée confirme que celui-ci portait la Couronne d’épines sur la croix en raison d’un saignement au niveau de l’occiput. Le moindre mouvement de la tête provoquait un mouvement des épines et par la suite un nouveau saignement du aux épines coincées par la couronne de jonc. Les derniers soubresauts du corps au moment de la mort sont la cause des derniers saignements sub-occipitaux de la face arrière décrits ci-dessus.

La [[|Sainte Toile]]

Les différents documents mentionnent également " une sainte toile insérée dans une table " (lettre de Baudouin II, " un écrin de bois peint où il y a une grande relique sans étiquette " (inventaire entre 1328 et 1335), " la sainte Treille insérée à la table est la face de Notre Seigneur Jésus-Christ " (inventaire de mars 1533). Ces textes semblent montrer que le célèbre Mandylion ou image du Christ imprimée miraculeusement (sur un linge ?), rapportée d’Édesse à Constantinople en 944, est peut-être entré en possession de saint LOUIS

. Mais même s’il s’agit d’un objet différent du Linceul de Turin, toute certitude reste impossible puisque cette " sainte Toile ", sans doute à la base des nombreuses saintes Faces de l’art byzantin et occidental, a disparu en novembre 1793. , de Rome (537 cm3),de Bruxelles (516 cm3), de Venise (445 cm3) et de Gand (436 cm3).

La [[|Sainte Lance]] et la [[|Sainte Éponge]]

La sainte Lance est considérée comme l’arme qui a percé le corps de Jésus lors de sa crucifixion, ainsi que le rapporte saint Jean au chapitre 19, versets 33 à 35. Sa présence à Jérusalem est mentionnée par différents auteurs du VIème siècle comme ANTONIN de Plaisance, CASSIODORE et GRÉGOIRE de Tours. Lors de la prise de Jérusalem par les Perses en 615, la pointe de la lance fut brisée et déposée dans l’église Notre-Dame du Pharos à Constantinople en même temps que la sainte Éponge. Toutes deux furent vendues en 1242 par l’empereur latin BAUDOUIN II à saint LOUIS qui les déposa dans la grande Châsse de la Sainte-Chapelle à Paris.

[[Image:|Reliquaire disparu de la Sainte Lance]]

 

Le reliquaire gothique de la Sainte Lance, en or et en cristal, présentait la forme curieuse d’une croix, forme que, selon Nicolas MESSARITES, gardien du trésor du palais de Constantinople, elle présentait déjà vers l’an 1200.

La Sainte Éponge, quant à elle, était contenue à l’intérieur d’une petite fiole de cristal.

Les deux reliques disparurent également dans la tourmente révolutionnaire. Seule subsiste une gravure

De nombreux fragments supposés de la Sainte Éponge subsistent dans diverses églises : Dôme de Florence en Italie, couvent d’Andeschs en Bavière (Allemagne), Mont Athos en Grèce et à Rome (Saint-Jean de Latran, Sainte-Marie Majeure).

De plus, le reste de la Sainte Lance de Jérusalem parvint à Rome en 1492, envoyé par le sultan BAJAZET au pape INNOCENT VIII. Il fut placé dans la basilique Saint-Pierre de Rome où il se trouve toujours actuellement. Au XVIIIème siècle, le pape BENOIT XIV, en comparant la pointe conservée à Paris avec la lance déposée à Rome, affirma que les deux morceaux correspondaient parfaitement.

 

 

La [[|Vraie Croix]] et les [[|Clous]] de la Passion.

Lors d’un pèlerinage en Palestine daté de 326, sainte Hélène, la mère de l’empereur romain CONSTANTIN, aurait découvert la Croix de Jésus dans une citerne sur le lieu du Calvaire, ainsi que les clous par lesquels le Christ avait été crucifié. C’est l’origine de la fête de l’Invention (= découverte) de la Croix, célébrée le 3 mai.

La relique aurait alors été partagée entre plusieurs églises, le Saint-Sépulcre à Jérusalem, le palais impérial à Constantinople et Saint-Pierre de Rome.

En 614, Jérusalem est prise par les Perses de CHOSROES II qui emportent avec eux la Vraie Croix ou plus exactement un fragment de celle-ci. Elle sera rendue à l’église du Saint-Sépulcre par l’empereur byzantin Héraclius I, vainqueur des Perses en 627. C’est l’origine de la fête de l’Exaltation de la Croix, célébrée le 14 septembre.

Caché vers l’an 1000 pour échapper aux persécutions du calife fatimide al Hakim, ce fragment est redécouvert en 1099 par les croisés de GODEFROY de Bouillon. Il tomba ensuite aux mains de SALADIN, vainqueur des Croisés en 1187 et disparaît alors ou bien est divisé en multiples fragments. Mais les trois morceaux de Constantinople subsistèrent, même après le sac de la ville par la quatrième croisade en avril 1204. Et en septembre 1241, le Saint Sang et la Vraie Croix sont acquis par saint LOUIS.

[[Image:|Reliquaire disparu de la Vraie Croix à Paris]]

 

Cette dernière arriva dans un grand reliquaire d’un mètre de haut, en argent doré sur âme de bois, contenant quatre logettes en forme de croix à double traverse, une grande et trois plus, petites, fermée par un couvercle à glissière qui, une fois ouvert, permettait de vénérer les reliques.

 

Une gravure publiée en 1790 nous en préserve le souvenir car ce reliquaire a également disparu à la Révolution française.

A l’heure actuelle sont conservés dans le trésor de Notre-Dame de Paris un clou de la passion et un fragment de la Vraie Croix, provenant de la sainte-Chapelle. Son volume est d’environ 237 cm3 ce qui constitue le sixième morceau en volume après ceux du Mont-Athos (878 cm3)

 Mais l’ensemble des 75 morceaux répertoriés à ce jour ne dépasse pas un volume de 5000 cm3 et n’atteint donc pas le dixième du volume d’une croix tout entière de plusieurs mètres de hauteur et de largeur.

 Aussi les railleries de CALVIN et de LUTHER à la Renaissance selon qui " avec les reliques de la Vraie Croix on ferait la charpente d’un immense bâtiment " ne sont fondées que sur des préjugés sans fondement.

Rien ne remplace l’observation minutieuse des faits. Dans ce cas-ci également, il y a eu déperdition et non fausse multiplication.

 

 

 

Quant aux clous, ils étaient vraisemblablement au nombre de quatre et de grande dimension puisque Jésus invita Thomas à y mettre son doigt


(Jn 20, 24-29).C’est le cas de la trentaine de " clous de la Passion " conservés de nos jours, entre autre à Notre-Dame de Paris, à Florence dans la chapelle Degli Angioti, à Trèves et dans la cathédrale de Monza en Lombardie (Italie) où se trouve la couronne de fer des rois lombards.


Mais comment expliquer ce nombre élevé ? Sans doute parce qu’on a recréé de " saints clous " à partir de la limaille d’un vrai clou ou par simple contact physique.

Sources

La Sainte Chapelle

, Dossiers de l’archéologie N° 264, juin 2001 : article de M. Jannic DURAND, conservateur en chef au Département des Objets d’Art du Musée du Louvre

Jean LÉVÊQUE et René PUGEAUT, Le Saint-Suaire revisité, Sarment-Éditions du Jubilé, 2003

Dr Jean-Maurice CLERCQ, La Passion de Jésus, Françoix-Xavier de Guibert, Paris, 2004

Encyclopédie Wikipedia, articles Sainte Lance et Vraie Croix

M.GAINET, la Bible sans la Bible

Mise à jour

29-avr.-2007

Auteur : Fernand LEMOINE