La mort de sœur Lucie , la dernière voyante de Fatima

De Ebior
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Envoyé du pape, le card. Bertone célèbre les obsèques de sœur Lucie à Coimbra

CITE DU VATICAN, Mardi 15 février 2005 (ZENIT.org <http://www.zenit.org>)

 Le cardinal Tarcisio Bertone, archevêque de Gênes, a présidé mardi après-midi, au nom de Jean-Paul II, les obsèques de sœur Lucie de Jésus et du Cœur Immaculé, au Portugal, à Coimbra : elle fut " témoin du mystère de Fatima ", titre mardi L’Osservatore Romano en italien.

" Ils se sont clos doucement, ces yeux qui ont vu les yeux de la Vierge, explique L’Osservatore Romano: sœur Lucie de Jésus dos Santos est morte à 17 h 25, dimanche 13 février 2005 , au carmel Sainte-Thérèse de Coimbra. Elle aurait eu 98 ans en mars prochain. Avec ses petits cousins François et Jacinthe Marto – béatifiés à Fatima par le pape le 13 mai 2000- " Lucie a eu le privilège de voir la Vierge et de parler avec Elle, à partir du 13 mai 1917 ", rappelle le quotidien du Vatican.

Les funérailles de sœur Lucie ont eu lieu dans l’après-midi de mardi, 15 février, dans la cathédrale de Coimbra et elles ont été présidées par le cardinal Tarcisio Bertone, archevêque de Gênes, en qualité d’Envoyé spécial du Saint-Père.

Les pèlerins ont pu rendre hommage à la dépouille de Sr Lucie en la cathédrale de Coimbra jusqu’à ses funérailles. Elles reviendront ensuite au carmel Sainte-Thérèse, mais, l’an prochain, Sr Lucie reposera au sanctuaire de Fatima.

" Tout le Portugal vit des heures de deuil, souligne L’Osservatore Romano. Toutes les réalités du pays se sont arrêtées pour rendre hommage à la très grande figure d’une " pastourelle ".

Le pape Paul VI avait rencontré la carmélite portugaise le 13 mai 1967, et Jean-Paul II trois fois,

  1.  en 1982,
  2. en 1991, dix ans après l’attentat de 1981,
  3. et le 13 mai 2000 : elle a participé ce jour-là à la célébration eucharistique pour la béatification de Jacinthe et François, à Fatima.

Le 13 mai 1917, en plein cœur de la première Guerre mondiale qui moissonne ses victimes par centaines de milliers, la Vierge Marie est apparue, sous l’apparence d’une " femme revêtue de soleil " à la " Cova da Irìa ", près de Fatima, à trois pastoureaux, cousins: Lucie dos Santos et Jacinthe et François Marto. La Vierge Marie leur recommande de prier intensément pour la conversion des pécheurs.

Lucie a dix ans. Les apparitions se renouvellent 6 fois en 1917, la dernière, le 13 octobre. Jacinthe meurt en 1919 et François en 1920, année de la reconnaissance des apparitions par l’Eglise.

Lucie a 14 ans lorsqu’elle est admise au collège des Sœurs de Ste Dorothée, à Vilar. Et en 1948, elle entre au Carmel Sainte-Thérèse de Coimbra, où elle mène désormais une vie retirée et silencieuse.

Elle a mis par écrit les différentes parties du Message de la Vierge Marie, la dernière partie, en janvier 1944 : elle sera révélée à Fatima le 13 mai 2000.

C’est après l’attentat du 13 mai 1981 que Jean-Paul II a demandé à prendre connaissance du contenu de cette troisième partie du message, dans le récit écrit par soeur Lucie : il a immédiatement pensé à la consécration de la Russie au cœur Immaculé de Marie.

Le 13 mai 1982, il s’est rendu en action de grâce à Fatima, reconnaissant qu’il devait la vie à l’intervention de la Vierge : il fait sertir la balle qui l’a frappé dans la couronne de la Vierge de Fatima. Il s’était reconnu dans " l’évêque vêtu de blanc " dont parlait le message.

Pendant la célébration de béatification des deux petits cousins de Lucie, en l’an 2000, devant quelque 500 000 pèlerins, le pape a de nouveau remercié la Vierge de sa protection.

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Sur le message de Fatima, "tout a été publié", a affirmé Soeur Lucie

CITE DU VATICAN, Mardi 15 février 2005 (ZENIT.org <http://www.zenit.org>)

 Sur le message de Fatima, "tout a été publié", avait déclaré Sœur Lucie en décembre 2001 à Mgr Bertone, qui était alors secrétaire de la Congrégation romaine pour la Doctrine de la Foi : elle mettait fin ainsi à des rumeurs persistantes. "La consécration désirée par Notre-Dame a été faite en 1984 et elle a été acceptée par le Ciel", précisait la voyante.

Le 17 novembre 2001, Mgr Bertone avait en effet rencontré sœur Lucie au couvent des carmélites de Coimbra, pour clarifier certains aspects de la publication du document "Le message de Fatima", du 26 juin 2000. Ce document faisait lui-même suite à la publication du "troisième secret", le 13 mai 2000, à Fatima, le jour de la béatification par Jean-Paul II des deux pastoureaux, Jacinthe et François.

Le 20 décembre 2001, la salle de presse du Saint-Siège a ainsi publié un compte rendu de la conversation portant les signatures de Mgr Bertone et de Sœur Lucie

Après l’attentat terroriste du 11 septembre 2001, des articles avaient en effet évoqué de soi-disant nouvelles révélations du Sœur Lucie, des lettres au Saint-Père, des réinterprétations apocalyptiques du message de Fatima.

"On a répété le soupçon que le Saint-Siège n’avait pas publié le texte intégral de la troisième partie du "secret" et certains mouvements "de Fatima" ont répété l’accusation que le Saint-Père n’avait pas encore consacré la Russie au Cœur Immaculé de Marie", rappelle le compte rendu de cette rencontre.

"C’est pourquoi on a estimé nécessaire de rencontrer sœur Lucie ", en présence d’autres autorités ecclésiastiques, " pour obtenir certaines clarifications et informations directes de la [seule] voyante encore en vie ".

"L’entretien a duré plus de deux heures. Il a eu lieu dans l’après-midi du samedi 17 novembre ".

Sœur Lucie, alors âgée de 94 ans, semblait " en très bonne forme, lucide et alerte ".

" Elle a avant tout affirmé son amour et sa dévotion envers le Saint-Père: elle prie beaucoup pour lui et pour toute l’Eglise ".

Au cours de cet entretien, Sœur Lucie a également déclaré qu’elle était heureuse de la diffusion de son livre "Les appels du Message de Fatima", traduit en plusieurs langues. Elle recevait " de nombreuses lettres de remerciement ".

Pour ce qui est de la troisième partie du secret de Fatima, elle a affirmé avoir " lu attentivement et médité le fascicule publié par la Congrégation pour la Doctrine de la foi " et elle a " confirmé tout ce qui y est écrit ".

"Tout a été publié, il n’y a plus rien de secret", a-t-elle déclaré (…). Si j’avais eu de nouvelles révélations, je ne les aurais dites à personne, mais je les dirais directement au Saint-Père!"

"Je me sens en sécurité sous la protection de Notre-Dame, qui veille tendrement sur l’Eglise et sur le pape"… insistait Soeur Lucie avec ce détail inédit au récit de la fameuse vision prophétique du 13 juillet 1917: "Au cours de la vision, Notre-Dame, toute resplendissante, tenait dans sa main droite un Cœur et dans sa main gauche le chapelet".

Le cœur dans la main de la Madone " est un signe d’amour qui protège et qui sauve. C’est la Mère qui voit ses enfants souffrir et souffre avec eux, même avec ceux qui ne l’aiment pas. Parce qu’elle veut les sauver tous, et n’en perdre aucun de ceux que le Seigneur lui a confiés. Son Cœur est un refuge sûr. La dévotion au Cœur immaculé de Marie est le moyen de salut des temps difficiles pour l’Eglise et pour le monde. Elle est très appropriée la réflexion du cardinal Ratzinger à la fin de son commentaire de la dernière partie du "secret": "Mon Cœur immaculé triomphera", qu’est-ce que cela signifie? Le cœur ouvert à Dieu, purifié par la contemplation de Dieu est plus fort que les fusils et que les armes de toute sorte. Le fiat de Marie, la parole de son Cœur, a changé l’histoire du monde, parce qu’elle a introduit en ce monde le Sauveur - parce que grâce à ce "oui", Dieu pouvait devenir homme dans notre espace et il reste tel maintenant pour toujours. Le malin a du pouvoir en ce monde, nous le voyons et nous en faisons constamment l’expérience. Il a du pouvoir parce que notre liberté se laisse continuellement détourner de Dieu. Mais depuis que Dieu lui-même a un cœur humain, et a ainsi tourné à nouveau la liberté de l’homme vers le bien, vers Dieu, la liberté pour le mal n’a plus le dernier mot. Depuis lors vaut la parole: "Vous aurez des tribulations dans le monde, mais ayez confiance, j’ai vaincu le monde . Le message de Fatima nous invite à nous confier à cette promesse".

A la question : "Que dites-vous des affirmations que la consécration de la Russie au Cœur immaculé de Marie ‘n’a jamais été faite’?", Sœur Lucie répondait: "J’ai déjà dit que la consécration désirée par Notre Dame a été faite en 1984 et qu’elle a été acceptée par le ciel".

Elle invitait à lire ses livres en disant : " Là, on trouve des conseils qui correspondent aux désirs de Notre-Dame. Prière et pénitence, avec une grande foi dans la puissance de Dieu, nous sauverons le monde".

Reproduction avec l’aimable autorisation de l’agence ZENIT : ZF05021504

La prière de sœur Lucie m’a soutenu dans les moments d’épreuve ",

déclare le pape

CITE DU VATICAN, Mercredi 16 février 2005 (ZENIT.org <http://www.zenit.org>)

 " La prière de sœur Lucie m’a toujours soutenu dans les moments durs de l’épreuve et de la souffrance ", a déclaré Jean-Paul II dans son message, en date du 14 février, adressé à l’évêque de Coimbra, Mgr Albino Mamede Cleto, à l’occasion des funérailles de la dernière voyante de Fatima, sœur Lucie de Jésus et du Cœur Immaculé.

La moniale carmélite est décédée dimanche dernier, et ses funérailles ont été présidées hier après-midi, mardi 15 février, à Coimbra par l’envoyé du pape, le cardinal Tarcisio Bertone, archevêque de Gênes. Naguère secrétaire de la Congrégation romaine pour la Doctrine de la Foi, il avait recueilli, le 17 novembre 2001, les éclaircissements de la religieuse sur les événements de 1917

Au terme des funérailles, après la lecture du message de Jean-Paul II par le cardinal Bertone, le cercueil de Lucia dos Santos a été porté au carmel Notre-Dame: il aura sa place dans un an au sanctuaire de Fatima.

" La visite de la Vierge a été pour elle, dit le pape dans son message, le début d’une mission singulière à laquelle elle est demeurée fidèle jusqu’au terme de ses jours ".

" Je me souviens avec émotion des différentes rencontres que j’ai eues avec elle, et les liens d’une amitié spirituelle qui se sont intensifiés avec le temps. Je me suis toujours senti soutenu par le don quotidien de sa prière, spécialement dans les moments durs de l’épreuve et de la souffrance. Que le Seigneur la récompense amplement pour le service grand et caché qu’elle a rendu à l’Eglise ".

" J’aime penser que c’est justement Celle qu’elle a vue à Fatima, il y a tellement d’année désormais, qui a accueilli sœur Lucie, dans son pieux passage de la terre au ciel, écrit le pape. Que la Vierge Sainte daigne accompagner l’âme de sa fille dévote à la rencontre béatifiante avec l’Époux divin ".

Le pape affirme: " Elle est arrivée au but auquel elle aspirait dans la prière et dans le silence du couvent ".

" La liturgie nous a rappelé ces derniers jours, écrit encore Jean-Paul II, que la mort est l’héritage commun des fils d’Adam, mais elle nous a en même temps donné l’assurance que Jésus, par le sacrifice de la Croix, nous a ouvert la porte de la vie immortelle. Nous rappelons ces certitudes de la foi au moment où nous saluons pour la dernière fois cette carmélite humble et dévote, qui a consacré sa vie au Christ, Sauveur du monde ".

Le pape explique: " La visite de la Vierge, que la petite Lucie a reçue à Fatima avec ses cousins François et Jacinthe en 1917, a été pour elle le début d’une mission singulière à laquelle elle est restée fidèle jusqu’à la fin de ses jours. Sœur Lucie nous laisse un exemple de grande fidélité au Seigneur et de joyeuse adhésion à sa divine volonté ".

Le pape confiait à l’évêque de Coimbra de transmettre aux moniales du Carmel de Coimbra l’assurance de sa " proximité spirituelle ".

Reproduction avec l’aimable autorisation de l’agence ZENIT : ZF05021601

Sœur Lucie, " signe d’espérance " pour nous,

déclare le patriarche de Lisbonne

CITE DU VATICAN, Mercredi 16 février 2005 (ZENIT.org <http://www.zenit.org>)

 Un " signe d’espérance ", c’est ce que représente Sœur Lucie pour nous aujourd’hui, a déclaré le patriarche de Lisbonne.

C’est en effet le cardinal patriarche de Lisbonne, Policarpo José da Cruz, qui a prononcé l’homélie de le messe de funérailles de sœur Lucie, mardi après-midi, devant une foule nombreuse venue de tout le Portugal, souligne ce soir Radio Vatican.

Le cardinal a parcouru les différentes étapes de l’appel de la religieuse, soulignant combien elle a été la porte-parole de la Vierge Marie et de son message, qui invitait les fidèles à la pénitence, à la mission, à la contemplation.

" Dans la dernière partie de sa vie, disait le patriarche, elle a assumé clairement la prière comme une mission. Dans la mort de cette femme, quelque chose a touché le Portugal. Lorsqu’une communauté nationale est capable de reconnaître dans la simplicité d’une religieuse discrète, dans la grandeur d’une spiritualité vécue, un symbole qui parle à tous, cela est certainement un signe d’espérance. c’est ce que représente Lucie pour nous aujourd’hui ".

Reproduction avec l’aimable autorisation de l’agence ZENIT : ZF05021602