La Jérusalem céleste : Notre-Dame à Fatima

De Ebior
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Fatima 1916. Durant la grande guerre 1914-1918 la douce et tendre Mère du Ciel va rendre visite à trois petits bergers : la plus grande Lucia est la dernière enfant d'Antonio et de Maria-Rosa DOS SANTOS. Elle a à ce moment -là dix ans. C'est une jeune fille réfléchie et responsable ; ses parents lui confient la garde du troupeau familial dès l'âge de neuf ans. Le deuxième enfant, Francesco MARTO, neuf ans et le troisième, sa sœur Jacintha MARTO sept ans sont les deux derniers d'une famille nombreuse de dix enfants.

Lucia a été élevée d'une main ferme par sa maman qui lui a communiqué sa foi entière et son horreur du péché, spécialement du mensonge. Comme elle est sérieuse et raisonnable on lui confie ses deux jeunes cousins pour la garde du troupeau. Les trois cousins sont pieux, chacun à leur manière ; ils aiment participer à la messe du dimanche et à réciter le chapelet. Ils aiment aussi chanter, sauter et danser sur le chemin de leur hameau.

Un jour qu'ils partaient avec les troupeaux, Lucia prends sur ses épaules un agneau. Ses deux cousins, Francesco et Jacintha, lui demandent : " Pourquoi fais-tu cela ?" "Pour imiter notre Seigneur, dit-elle, comme l'image de Jésus que j'aie reçue du bon curé. " Un jour, alors qu'ils gardaient les troupeaux, Lucia décida de réciter un chapelet. Ils le dirent le plus sérieusement possible car les intentions ne manquaient pas pendant ces temps de guerre. Alors qu'ils étaient en prière, une rafale de vent inattendue attire leur attention. Au-dessus des oliviers qui couvrent la pente de la colline, ils aperçoivent une forme humaine qui vient vers eux. C'est un adolescent qui paraît quatorze ou quinze ans, d'une beauté inexprimable. Il leur dit : " N'ayez pas peur, je suis l'Ange de la paix. Priez avec moi. " Et tombant à genoux, le front touchant le sol comme l'ange, ils répètent trois fois :

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Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je vous aime, je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas et qui ne vous aiment pas. "

Avant de les quitter, l'ange leur dit : " Priez comme cela ! " Lorsqu'ils se retrouvèrent seuls, ils restèrent toujours immobiles, le front sur le sol, répétant plusieurs fois la prière de l'ange. Puis se taisant mais toujours sans bouger car la présence de Dieu était encore intense et intime, ils n'osaient même pas se parler.

Le lendemain ils baignaient encore dans cette atmosphère. Le lieu où l'ange leur apparut s'appelait Cabeço et devint leur lieu préféré.

 

 

La deuxième apparition de l'ange eut lieu chez Lucia dans la cour près du puit.

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Alors qu'ils étaient en train de jouer, l'ange leur dit : "Que faîtes-vous là ? Priez, priez beaucoup. Jésus et Marie ont sur vous des intentions de miséricorde. " L'ange leur de nouveau : "Offrez sans cesse au Seigneur des prières et des sacrifices. " A partir de cet instant la vie des enfants change, ils ne perdent plus un seul instant, ils prient et offrent des sacrifices à Jésus. Cela les prépare à une dernière visite de l'ange. Lors de cette dernière visite, l'ange porte en ses mains un calice et une hostie; de celle-ci sort des gouttes de sang qui tombent dans le calice. L’ange dit : "  Priez avec moi " et, tombant le front contre terre, ils répètent 

Très sainte Trinité, Père, Fils et Esprit Saint, je vous aime profondément, je vous offre le très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles du monde en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquelles Il est lui-même offensé. Et par les mérites infinis de son Très Saint Cœur et du cœur immaculé de Marie je vous demande la conversion de tous les pécheurs. " 
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L'ange tend l'hostie à Lucia et offre le calice à boire à Francesco et à Jacintha en disant :

 

"Prenez le Corps et le Sang de Jésus-Christ tant outragé par les hommes ingrats ! Réparez leurs péchés et consolez votre Dieu. " Puis l'ange disparaît. Perdus dans une prière et une contemplation qui dura longtemps, longtemps, ils restèrent sur place sans bouger.

 

 

Fatima mai 1917. le dimanche 13 mai, après avoir assisté à la messe, les trois petits bergers, déjeuner en poche, partirent avec leur troupeau. " On va vers Gouveia " décide Lucia. Et ils se mirent en route. Mais au bout de quelques minutes ils rebroussent chemin et décident d'aller plutôt à"Cova de Iria ". On lui demanda pourquoi, elle ne saurait le dire. A peine arrivés, les enfants sortent leurs provisions et ont vite fait d'expédier leur repas. Comme tous les jours après le repas, ils se mettent à genoux et récitent leur chapelet. C'est le plein milieu du jour, le ciel est clair et limpide, une lueur fulgurante les fait tressauter.

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Rien pourtant ne fait penser à un orage. Ils se lèvent, rassemblent les bêtes et décident de rentrer au plus tôt. Pendant qu'ils se

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hâtaient à pousser les brebis, une lueur plus puissante les cloue au sol. Dominant leur frayeur, ils avancent de nouveau, une lumière les enveloppe, plus éblouissante qui les rend presque aveugle. Ensemble, ils regardent vers un petit chêne vert qui se trouve sur leur droite. Ils aperçoivent une jeune fille. C'est d'elle qu'émane cette extraordinaire lumière.

Les enfants épouvantés voulaient fuir mais elle leur dit : " N'ayez pas peur, je ne vous ferai aucun mal. "

Lorsque plus tard, on demandera aux trois bergers comment elle est, ils répondront : "Infiniment belle, plus belle que ce qu'on n'a jamais pu voir sur des images ou ailleurs. "

Elle semble avoir dix-huit ans, elle est toute vêtue de blanc, d'une longue robe et d'un voile qui descend jusqu'à terre, ornés tous les deux de galons d'or. Elle a un sourire très aimable, légèrement empreint de tristesse. Ses mains sont jointes devant la poitrine ; à son bras droit pend un chapelet dont les grains semblent des perles lumineuses. Ses pieds nus sont posés sur un petit nuage blanc qui effleure le haut du chêne vert. Lors de cette première visite de la douce Mère du Ciel, Lucia questionne : "D'où êtes-vous ? "" Je suis du ciel" et sa main se lève.

"Que désirez-vous de nous ? " continue Lucia. "Je viens vous demander de vous trouver ici, six fois de suite à cette même heure, le treize de chaque mois. En octobre, je vous dirai qui je suis et ce que je veux. "" Vous venez du ciel? "dit Lucia " et moi, irai-je au ciel ? ". "Oui, tu y viendras" réponds Marie. Et Lucia reprend : " Et Jacintha et Francesco aussi ? " Marie répond : " Jacintha aussi ". Puis elle regarde Francesco avec un tendre sourire et dit : " Lui aussi mais il faut qu'il récite son chapelet. " Lucia questionne de nouveau, concernant deux jeunes filles de la paroisse qui viennent de mourir. "Maria da Neves, est-elle au ciel ? " " Oui, elle y est" répond Marie. " Et Amelia ? ". " Elle est au purgatoire " répond la Vierge. Maintenant c'est la demoiselle qui parle : ""Voulez-vous offrir à Dieu des sacrifices et accepter toutes les souffrances qu'il vous enverra en réparation des péchés si nombreux qui offensent sa divine majesté ? Voulez-vous souffrir pour obtenir la conversion des pécheurs, pour réparer les blasphèmes ainsi que toutes les offenses faites au Cœur Immaculé de Marie ? " Se faisant le porte-parole de ses cousins, Lucia répondit : " Oui, nous le voulons. " La sainte Vierge écarte les bras et projette sur les trois bergers un faisceau lumineux qui les pénètre et les éclaire de l'intérieur.

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Les trois enfants répètent avec ardeur : "0 Très sainte Trinité, je vous adore !... Mon Dieu, mon Dieu, je vous aime. ... " La demoiselle avant de les quitter de réciter le chapelet tous les jours pour obtenir la paix du monde.

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Tout cela a duré une dizaine de minutes. Les trois enfants sont pris par cette merveilleuse apparition : tous trois ont vu la Vierge Marie mais Francesco n'a pas entendu et questionne sa cousine Lucia pour savoir ce qu'elle a dit. Jacintha, elle, a tout entendu mais seulement Lucia a parlé.

Elle fit promettre à Jacintha et à Francesco de ne rien dire à personne.

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Mais rentrés à la maison, la petite Jacintha ne put garder pour elle ce secret. Elle dit bien vite à sa maman qu'elle a vu la Sainte Vierge à Cova da Iria. L'apparition n'a pourtant pas dit son nom mais Jacintha en est sure : c'est la Sainte Vierge.

 

La maman de Lucia bat sa fille avec un balai en l'accusant de menteuse. Mais Lucia confirma ce que Jacintha avait dit.

 

 Le 13 juin, la maman de Lucia, Maria-Rosa, ne sait plus que faire et n'ose pas interdire à sa fille de se rendre à la Cova da Iria. Vers midi, les trois bergers récitent leur chapelet. Une cinquantaine de personnes se trouvait avec eux. Puis Lucia, se levant, s'écrie : "Voilà l'éclair, la dame arrive. " Suivie de Jacintha et de Francesco, ils se rendent à l'endroit où la Dame est apparue. Comme la première fois, Lucia prend la parole : "Vous m'avez demandé de venir ici, voulez-vous me dire ce que vous désirez ? "Après lui avoir demandé de revenir le 13 juillet, l'apparition recommanda de nouveau le chapelet quotidien. Puis la belle Dame dit encore aux trois bergers :

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Je veux que vous appreniez à lire, je vous dirai ensuite ce que je désire. " Lucia demanda de guérir un malade, la belle dame dit

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 : "Qu'il se convertisse et il guérira dans l'année ! "Puis Lucia pense aux souffrances qui l'attendent et dit : "Je voudrais vous demander de nous prendre au Paradis. "

La sainte Vierge dit: " Oui, pour Jacintha et Francesco, je viendrai bientôt les prendre mais toi tu dois rester plus longtemps dans le monde. Jésus veut se servir de toi pour me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. " Lucia répondit :' " Alors, il faudra que je reste ici toute seule ? " " Non, répondit la belle dame, et tu souffriras beaucoup de cela. Ne te décourage pas, je ne t'abandonnerai jamais ; mon Cœur Immaculé sera ton refuge et la voie qui te conduira à Dieu. "

 

 

Francesco questionne longuement Lucia, lui fait répéter les paroles prononcées par la visiteuse du Ciel, surtout celles parlant du Cœur Immaculé de Marie qu'il cherche à bien comprendre.

Il est tout heureux d'apprendre qu'il ira bientôt au Ciel. Et on l'entendra souvent depuis ce jour dire " Jacintha et moi, nous irons bientôt au Ciel. " .

Entre la deuxième et la troisième apparition, la vie était devenue tellement difficile pour Lucia que la veille du 13 juillet, elle dit à ses cousins : " Je n'irai pas ! " Francesco pria et pleura toute la nuit, demandant à la sainte Vierge de la faire venir. Le jour venu de la troisième apparition, Lucia dit : "J'y vais" et ses cousins la suivirent. Les parents sont avec les enfants finalement. Ils sont maintenant plus de 4000 personnes à se rassembler à la Cova da Iria. Midi, l'éclair annonce l'arrivée de la Dame ; la foule tombe à genoux, les enfants fixent la visiteuse céleste mais Lucie n'ose pas prendre la parole, elle a honte d'avoir hésité à venir. Jacintha l'encourage en lui disant : "Allons, Lucia, parle, ne vois-tu pas qu'elle est là et qu'elle veut causer avec toi. "La Dame répète ses demandes, elle ajoute à celle du chapelet quotidien l'intention d'obtenir la fin de la guerre et l'intercession de la sainte Vierge pour obtenir cette grâce. Lucia pense à tous ceux qui la traitent de menteuse et dit : " Je vous en supplie, Madame, dites-nous qui vous êtes et faites un miracle pour que tous croient que vous êtes apparue. " La belle dame dit : " Revenez ici tous les mois. En octobre, je dirai qui je suis et je ferai un grand miracle pour que tout le monde puisse croire. " Lucia lui demande quelques guérisons. Après cela, la belle Dame leur recommande de faire des sacrifices pour les pécheurs et leur apprend la formule d'offrande :

"Ô Jésus, c'est pour votre amour, pour convertir les pécheurs et pour réparer les offenses au Cœur Immaculé de Marie. "

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La Dame écarte les mains comme les autres fois mais la lumière qui en émane semble ouvrir la terre. Les trois petits bergers aperçoivent une mer de feu où des monstres affreux et des formes humaines hurlent de douleur. Lucia dira plus tard au sujet de cette vision que si la sainte Vierge ne leur avait pas promis le paradis, ils seraient morts de terreur. La sainte Vierge dit :

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"Vous avez vu l'Enfer où vont aboutir les âmes des pauvres pécheurs, pour les sauver le Seigneur veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Si on fait ce que je demande, beaucoup d'âmes se sauveront et on aura la paix. La guerre va vers la fin mais si l'on ne cesse d'offenser le Seigneur, sous le prochain pontificat, en commencera une autre pire. Quand vous verrez une nuit éclairée par une lumière inconnue, sachez que c'est le grand signe que Dieu vous donne, qu'il est proche le châtiment des crimes du monde par la guerre, la famine et les persécutions contre l'Église et le Saint-Père. Pour empêcher cela, je viendrai demander la consécration du monde à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Si on écoute mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix. Sinon elle répandra ses erreurs, beaucoup de bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. Mais enfin mon Cœur Immaculé triomphera. "



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Ce message de Notre-Dame est très important. D’ailleurs, nous ne l’avons appris que bien plus tard, quand Lucie l’a révélé pour obéir à son évêque. Notre Dame dit ce jour-là de ne le répéter qu’à Francesco et à personne d’autre. Elle dit aussi : « Lorsque vous récitez le chapelet, à la fin de chaque dizaine, dites ceci : ‘ Ô mon Jésus, pardonnez-nous, préservez-nous du feu de l’ Enfer ; prenez au paradis toutes les âmes et secourez surtout celles qui en ont le plus besoin. »
 Les ennemis de l’Église n’étaient pas loin et mirent tout en œuvre pour démentir le message des trois petits bergers. L’un deux, le plus, sectaire, Arturo D’OLIVEIRA mit au point une stratégie contre  les trois petits pastoureaux. Lucie fut amenée auprès de cet homme avec

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son père. Ses deux petits cousins n’y allèrent pas mais leur père y alla avec elle pour répondre de ses enfants. N’ayant rien obtenu de cet interrogatoire, il se rendit le matin du 13 août 1917 à ALJUSTREL, accompagné du curé de PORTO de MOS. « Nous voulons voir le miracle » dirent-ils. Arturo proposa d’emmener les enfants en cariole. Mais les parents refusèrent. La ruse de ce méchant homme fut telle qu’il demanda aux parents de conduire les enfants chez monsieur le curé de FATIMA. De nouveau Lucie répéta : » Je ne mens pas, je dis seulement ce que la Dame m’a dit. » Voyant l’heure de l’apparition s’avancer, cette fois les parents acceptèrent l’offre d’Arturo de les conduire en voiture jusque là. 


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Il ne les conduisirent pas à la CUEVA DA IRIA mais en prison. Les enfants y restèrent deux jours. ON les menaça de les bruler dans de l’huile bouillante s’ils ne se démentaient pas. Les trois bergers tinrent bon et au milieu de ce cachot, commencèrent le chapelet à l’heure de l’apparition. Les détenus qui étaient avec eux se mirent à réciter les prières.

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pendant ce temps, au lieu de l’apparition, la foule se demandait ce qui empêchait les enfants d’être là. Les esprits s’échauffèrent et la colère monta : on voulait se rendre à VILLA NOVA da OUREM, là où les enfants avaient été amenés.
Le matin du 15 aout, lorsqu’ils virent les enfants revenir, la petite émeute prit fin grâce au sang-froid de Monsieur MARTO qui parvint à les calmer. Lucia, Jacintha et Francesco crurent qu’ils ne la reverraient plus jusqu’au 13 septembre. 
Mais les enfants se trompèrent : la preuve, le dimanche 19 août, la tendresse de la Sainte Vierge prouva aux trois petits bergers toute la bonté de son cœur. 

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Ce lieu s’appelait VALINHOS. Soudain, un dialogue merveilleux se fit entre Lucie et la Sainte Vierge qui comme une maman, leur apprend à bien récite leur chapelet. Elle dit aussi qu’ à sa dernière visite, un grand miracle aura lieu que tous verront et qu’elle viendrait avec Saint JOSEPH et l’enfant Jésus. 

Le 13 septembre, au moment de l’apparition, la foule suivait sur le visage des enfants ce que Marie disait. Soudain la foule est distraite par un curieux phénomène : une lumière formidable descendait du ciel jusqu’à terre et dans cette brillance descendaient des pétales blanc ressemblant à des flocons de neige qui furent appelés par tous la pluie de fleur.

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La veille du 13 octobre, la maman de Lucie lui dit : « Si la sainte Vierge ne fait pas de miracle demain, les gens nous massacreront. Allons nous confesser avant de mourir. » Lucie répondit : « Je veux bien aller me confesser mais je sais que la Dame accomplira ce qu’elle a promis. »
 Le matin du 13 octobre,  une pluie diluvienne tombe sur FATIMA.

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Les gens qui s’y rendaient étaient mouillés jusqu’aux os et les chemins étaient devenus une boue visqueuse.  Il y avait plus de 50 000 personnes ce jour-là.
Les trois pastoureaux commencèrent à réciter le chapelet quand soudain, vers midi, Lucie cria : « la voici » et demanda « Qui êtes vous, madame et que demandez-vous de moi ? »
« Je suis Notre-Dame du Rosaire. Je désire en ce lieu une chapelle en mon honneur. »
De nouveau, elle demanda qu’on récite le chapelet tous les jours pour le pardon des péchés et qu’on arrête d’offenser Notre Seigneur qui est déjà trop offensé. Après avoir dit cela, elle se tait et écarte les mains ; les enfants voient apparaître Saint JOSEPH et l’enfant Jésus comme

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[[[Image:Fatima-97.jpg|thumb|right]]elle leur avait promis. 

Notre Seigneur bénissait la foule et pendant ce temps, Lucie eut d’autres apparitions. Elle vit Notre-Dame des Douleurs et Notre-Dame du mont Carmel. 

Pendant que les enfants contemplaient ces merveilles, le ciel changea, la pluie cessa et le soleil apparaissait comme un disque d’argent qu’on pouvait voir. Il se mit à tourner sur lui-même tout en se rapprochant de la terre. La foule retint son souffle en regardant le soleil projetant des rayons de couleurs de l’arc en ciel. On appela cela la danse du soleil.
Lorsque cela prit fin, les gens ne purent retenir des cris de terreur ; ils avaient peur que ce fut la fin du monde. Cela dura environ dix minutes. Puis le soleil reprit sa place dans le ciel. Les gens remarquèrent que leurs vêtements étaient absolument secs. Voilà  donc le grand miracle promis par Notre-Dame pour que nous croyions que c’est bien elle qui est venue à FATIMA. C’est la première fois que ses apparitions sur la terre est confirmée par un signe.


Les enfants ne purent plus aller garder les moutons car les gens les reconnaissaient chaque fois qu’ils se rendaient à la CUOVA Da IRIA et étaient assaillis de demandes. Les parents décidèrent de vendre les brebis. La dame n’avait-elle pas demandé aux enfants d’apprendre à lire ? Ils vont donc à l’école de FATIMA et y travaillent de leur mieux. 
Francesco devient de plus en plis fervent et s’isole souvent pour prier et consoler notre Seigneur.
En mai 1918, Jacintha reçoit Jésus dans la sainte communion pour la première fois. mais Francesco dut attendre encore un peu car monsieur le curé ne pouvait se douter du degré de sainteté de ce petit garçon.

La guerre va bientôt prendre fin quand une grande épidémie de grippe s’abattit sur toute l’Europe. Il y eut de nombreuses victimes un peu partout. Cette épidémie fut appelée la grippe espagnole. Vers la fin du mois d’octobre, chez les SANTOS, toute la famille est plus ou moins atteinte, excepté Lucie. Chez les MARTO, Francesco est touché en premier et, chez lui, cette grippe dégénère en broncho-pneumonie. A un moment donné, seul le père reste valide dans la maison. Malgré cette maladie, Francesco resta toujours très joyeux : on ne le vit jamais se plaindre. Pour lui s’accomplissait la promesse de Notre-Dame de le prendre bientôt au Paradis.  
Voilà plusieurs jours qu’il est alité quand Jacintha est atteinte à son tour. Souvent elle vient s’asseoir près de son frère et c’est là qu’un jour Notre-Dame vient les voir pour annoncer au petit garçon que sa fin est proche.  Elle demande à Jacintha si elle veut bien rester encore un peu sur la terre pour prier pour la conversion des pécheurs et la brave petite répondit oui. 
Notre-Dame dit aussi à Jacintha que sa maladie s’aggraverait, qu’elle irait dans deux hôpitaux différents, qu’elle ne guérirait pas mais qu’elle souffrirait beaucoup pour l’amour de Dieu et la conversion des pécheurs.
Lucie vient souvent voir ses petits cousins : ils se parlent cœur à cœur et prient souvent Notre-Dame. À Noël, le petit Francesco se remet un peu mais, un mois plus tard, la maladie reprend le dessus. Il sent bien que c’est fini. Lucie  continue de venir chaque jour après l’école ; ses deux petits cousins aiment tant la voir. Francesco lui confie qu’il souffre beaucoup mais qu’il offre ses souffrances à Notre Seigneur. Sans arrêt il récite le chapelet recommandé par la sainte Vierge.

Le 2 avril 1919, il dit à Lucie qu’il aimerait se confesser car il va bientôt aller au ciel. Il désire la sainte communion mais avant, il aimerait que Lucie et sa petite sœur Jacintha l’aident à rechercher quelques fautes qu’il aurait oublié de confesser. Les deux petites filles cherchent et Jacintha trouve : « Dis-lui qu’il a pris quelques sous à papa pour acheter l’harmonica de José MARTO et qu’un jour, dans une bagarre de  garçon, il a jeté des pierres. » Lucie le répète à Francesco. Celui-ci murmure : « Je m’en suis déjà accusé mais je me confesserai encore pour ces péchés qui ont rendu si triste Notre Seigneur. Je m’en repens. O mon Jésus, pardonne-nous. »

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De retour de l’école, Lucie va rendre visite à son petit cousin. Le prêtre est en train de lui donner jésus dans la sainte Communion. Le visage du petit est transfiguré de joie, une joie qui demeure toute la journée. Ce soir-là, Lucie sent bien qu’elle le voit pour la dernière fois. et elle lui dit : « Adieu Francesco. Si tu pars pour le ciel cette nuit, ne m’oublie pas… M’entends-tu ? »
Le brave petit répondit : «Je t’entends, je ne t’oublierai pas. » Et Lucie s’en retourne chez elle en pleurant. Le lendemain matin, il vit une grande lumière,

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demanda à sa maman de lui tenir la main, de le bénir, de lui pardonner les chagrins qu’il a pu lui faire et la vie le quitta insensiblement.

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A 10 heures, il ne respira plus. La belle dame était venue le chercher.


Le chagrin de tous est grand. Mais Jacintha est celle qui souffre le plus de la mort de son frère. Elle ne put même pas aller à l’enterrement. elle dit, en pensant à son frère : « Assure Notre Seigneur et Notre Dame que je souffrirai tout ce qu’ils voudront, en lui faisant ses commissions pour le ciel. »  


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La grippe pour Jacintha évolue en une douloureuse pleurésie. Lorsque la souffrance est trop forte, elle s’écrie : « oh non, Jésus, je vous aime. » Lucie vient lui rendre souvent visite, la distrait comme elle peut, lui offre des fleurs qu’elle cueille dans les endroits où ils aimaient jouer tous les trois, lui donne des nouvelles de la  CUOVA Da IRIA. La brave petite répond : « Je n’y retournerai plus jamais, je le sais. » La maladie s’aggravant, le médecin l’envoie à l’hôpital d’OUREM car la pleurésie est devenue purulente.

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C’est à dos d’un petit âne que son brave papa la conduit et c’est au prix de beaucoup de souffrances qu’elle arrive à l’hôpital.
On l’opéra, on lui ouvrit le coté pour lui poser un drain mais aucun mieux ne se produit.
Vers la fin du mois d’août, son papa Manuel ramena sa petite fille plus souffrante que jamais à la maison. Une large plaie sur la poitrine l’obligeait à de douloureux pansements quotidiens. Pourtant, Jacintha ne se plaint jamais. Elle offre ses sacrifices et ses souffrances à Jésus pour le pardon des péchés. 

Elle évite même de boire lorsque la fièvre l’altère  . Elle se lève la nuit pour prier, le front contre terre comme l’ange leur avait appris. 



Un jour, elle confie à sa cousine Lucie : « Je pense à Notre Seigneur et à sa divine Mère, aux pécheurs et à la guerre qui viendra. Il mourra tant de monde ! Que de maisons détruites ! que de prêtres tués ! quel chagrin ! Si on cesse d’offenser Notre Seigneur, la guerre ne viendra pas et les gens n’iront pas  en Enfer. Au ciel, Lucie, je prierai beaucoup pour toi, pour le Saint père, pour le Portugal, pour que la guerre n’arrive pas et pour les prêtres. « 

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Un jour que Lucie vient lui rendre visite, elle la trouve toute joyeuse. Elle lui dit : « la Sainte Vierge est venue me voir, elle m’a dit que j’irai à Lisbonne dans un autre hôpital. Je ne te reverrai plus, Lucie, ni mes parents non plus. Je vais beaucoup souffrir et je mourrai seule. »  Quelques jours plus tard en effet, le

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médecin la fit conduire à Lisbonne car ce médecin pensait qu’une opération pouvait la sauver. On l’opéra le 10 février 1920. On ne put l’endormir complètement à cause de  sa faiblesse, sa douleur fut terrible car on lui enleva deux cotes et dans cette souffrance, elle crie : « Pour ton amour, Jésus ! «  Le martyr dura plusieurs jours puis le soir du 16 février, Notre Dame lui apparut lui disant que ses souffrances allaient se calmer et qu’elle l’emmènerait bientôt.  

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Jacintha se prépare au grand départ. Le 20 février à 16 heures du soir, elle sent qu’elle va mourir et en avertit l’infirmier. Elle désire se confesser. Le prêtre de la paroisse vient la trouver, la confessa et lui donna l’onction des malades. Jacintha demanda à recevoir Jésus dans la sainte Eucharistie mais le prêtre lui dit : « Non, demain. » Elle lui répondit : « Demain, il sera trop tard. »

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Ce soir-là en effet, à 10 heures 30, Jacintha se retrouve toute seule dans cette grande salle d’hôpital comme Notre-Dame le lui avait dit.  Une infirmière s’aperçut de sa mort et la veilla cette nuit-là. On habilla

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son petit corps de blanc et de bleu et un défilé commença dans la sacristie de l’Église paroissiale où on l’exposa. 


Lorsqu’on ouvrit son cercueil en 1935 pour le transférer au cimetière de FATIMA, le petit visage de Jacintha gardait l’apparence de la vie : il était légèrement rosé. Tous en furent très étonnés.

Voilà Lucie demeurée seule comme Notre-Dame le lui avait dit. Cette grippe espagnole a fait mourir bien des gens que Lucie aimait. Son papa aussi mourut de cette grippe et sa pauvre maman Maria Rosa resta bien fragile. 
Les foules continuèrent de venir à la CUOVA Da IRIA, surtout le treize de chaque mois, dans la petite chapelle qui avait été bâtie. Les ennemis ne désarmaient pas non plus. Le 6 mars 1922, une charge de dynamite détruit la chapelle. Heureusement, la statue était en lieu sur  car on ne l’apportait dans la chapelle que le jour du pèlerinage.



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Monseigneur Da SILVA l’inscrivit à l’école, loin de son village. Cette solution plait beaucoup à Lucie. L’évêque lui demanda de ne pas révéler qui elle est et de ne jamais parler de FATIMA.  Elle fut reçue à la pension des sœurs de  sainte DOROTHEE sous le nom de Maria Das DORES. Dans cette école, personne ne sut qu’il s’agissait de Lucie de FATIMA. Seule la mère supérieure était au courant. Plusieurs années s’écoulèrent, elle ne saura plus rien ce qui se passe à la CUOVA Da IRIA. Ses maitresses et ses compagnes ne se doutèrent jamais du merveilleux trésor qui se cachait dans ce cœur. 

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Devenue une jeune fille, elle désira ardemment se consacrer à Dieu dans la vie religieuse. Elle pensa au Carmel mais on lui fit comprendre que sa santé n’était pas assez forte. Elle entra simplement en 1925 chez les sœurs de sainte DOROTHEE. Bien plus tard, en 1948, elle pourra satisfaire sa soif de silence et de contemplation en entrant enfin au Carmel de COIMBRA. Souvent, elle entendit parler des événements de FATIMA mais jamais révéler qui elle était, gardant la promesse faite à l’évêque.


 


Pendant ce temps, à FATIMA, ces années passées n’allèrent pas  de soi. L’Église n’approuva officiellement ce qui était arrivé à la CUOVA Da IRIA que treize ans après la dernière apparition, soit le 13 octobre 1930. Une lettre pastorale d’approbation est lue solennellement devant une foule évaluée à 100 000 personnes. tous les cœurs sont dans la joie, enfin l’Église a parlé. Le successeur de cet évêque, le cardinal CEREJEIRA prend la tète du mouvement de la CUOVA Da IRIA, rassembla tous les évêques du Portugal afin que le message de 

Notre Dame ne soit pas simplement réservé au Portugal mais entraine un véritable changement dans le cœur de tous. C’est le miracle annoncé par Marie que son Cœur Immaculé serait pour le monde entier

 Celui-ci connait maintenant le merveilleux miracle que Notre Dame a réalisé à FATIMA. Tous veulent voir et connaitre ce lieu saint mais la deuxième guerre mondiale éclata et on ne put réaliser ce voyage vers FATIMA. 

Pendant cette guerre, le Portugal est préservé comme une petite oasis sur cette terre de feu.


Le cardinal CEREJEIRA attribue ce bienfait à Notre Dame.

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Lucie reçut un jour, par son évêque, la tache d’écrire tout ce qui était arrive à FATIMA. Par la suite, plusieurs autres récits relatent chaque fois des détails supplémentaires qu’elle n’avait pas pu devoir donner jusqu’alors. Le dernier est écrit en 1941.


Le 2 février 1940, Lucie écrit au saint Père : « Notre Seigneur promet, aux égards à la consécration que nos évêques ont faite de la nation au Cœur Immaculé, une protection spéciale durant cette guerre et que cette protection sera la preuve des grâces qu’elle accorderait aux autres nations, si elles lui sont consacrées» 

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Le 31 octobre 1942 le pape PIE XII, à l’issue d’un discours transmis par radio, consacra le monde et la Russie au Cœur Immaculé de Marie. Un prodigieux élan de prière passa à travers tous les peuples meurtris par la guerre. Un élan qui aboutira, une fois la paix revenue, à des manifestations sans précédent qu’on appela routes mondiales de Notre-Dame de FATIMA.

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Lors d’un congrès mondial de jeunes filles catholiques, la déléguée du Luxembourg s’écria : « Et si une statue de la Vierge partait de la CUOVA Da IRIA pour parcourir l’Europe ensanglantée et lui apporter son message de paix ! » L’idée parait excellente et, le 13 mai 1946, la statue de la petite chapelle est solennellement couronnée par le légat du peuple comme reine du Portugal et du monde.

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Et voici partie, pour visiter son royaume, la Belle Dame de FATIMA, qui parcourut tous les pays du monde. Ainsi commença les voyages de la Vierge Pèlerine. elle passa dans les moindres petits recoins, son voyage durant un an. Elle revint un petit peu à FATIMA puis repartit vers l’Afrique, vers l’Inde et même vers les Amériques.

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Le 13 mai 1982, le pape JEAN-PAUL II se rendit à FATIMA pour fêter le 65ème anniversaire de la première apparition. Après avoir conversé 20 minutes avec sœur Lucie, il célébra l’eucharistie sur l’esplanade du sanctuaire. Dans son homélie, il déclara entre autre : « L’invitation évangélique à la pénitence et à la conversion, énoncée par Marie, est toujours actuelle. Elle est encore plus actuelle maintenant qu’il y a  65 ans, et bien plus urgente …! L’appel de Marie ne vaut pas pour une seule fois, elle s’adresse aux générations nouvelles. » 



D'après Agnès RICHOMME, Notre-Dame de Fatima, Belles histoires belles vies n° 49, Editions FLEURUS, PARIS, 1995

François et Jacinthe Marto, atteints de la grippe espagnole, meurent très tôt, respectivement en 1919 et 1920. Ils ont été déclarés vénérables par le Pape Jean-Paul II le 13 mai 1989 et béatifiés le 13 mai 2000.
Lucie Dos Santos entre au noviciat des sœurs Dorothée le 24 octobre 1925 à Tuy, elle y prononce ses vœux en 1928. Elle a de nouvelles apparitions en 1925 et 1929. En octobre 1934, Lucie prononce ses vœux perpétuels et prend comme nom de religieuse sœur Marie des Douleurs.
L'évêque de Leiria, Mgr da Silva, par une lettre pastorale publiée le 13 octobre 1930, reconnaît les apparitions comme « digne de foi » et approuve le culte à « Notre Dame de Fátima ». Sur ordre de la hiérarchie ecclésiastique, Lucie rédige ses mémoires, dont il y a quatre versions (une en 1935, une en 1937, une en 1941 et une début 1942).
En 1946, le troisième centenaire de la consécration du Portugal à la Vierge Marie est l'occasion du couronnement solennel de la statue de Notre Dame de Fátima par le Cardinal Masella, Légat pontifical, devant 600 000 pèlerins. La couronne est offerte par les femmes portugaises en remerciement de la préservation du Portugal pendant la Seconde Guerre mondiale.
A partir de 1948, Lucie entre au couvent des Carmélites de Coimbra (Portugal). Elle y prend le nom de sœur Lucie du Cœur Immaculé.
Elle meurt le 14 février 2005 à l'âge de 97 ans.

Article Notre-Dame de Fatima dans WIKIPEDIA

Auteur : ANGELA CORSO

Dernière mise à jour : 27/04/2008. 

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