L'enfance de la philosophie

De Ebior
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On peut distinguer trois époques avant l'apparition, en Grèce, de la philosophie proprement dite.

  • A l'époque la plus ancienne, le danger de mort est permanent, l'homme doit chasser pour survivre. Il se voit comme un animal à peine différent des autres; si l'on compare cette époque aux hommes qui vivent actuellement encore, dans des forêts reculées, de chasse et de cueillette (ou même d'élevage, comme dans les steppes de Mongolie), l'homme du paléolithique a une religion animiste (ou shamanique), il pense qu'il y a un grand esprit (et un seul) derrière les forces de la nature. Il fait des sacrifices aux âmes des animaux qu'il doit tuer, pour favoriser la chasse, et il enterre ses morts selon des règles précises, pour que leur âme ne vienne pas perturber le quotidien des vivants.
  • Au néolithique, l'homme domestique des animaux et découvre l'agriculture sédentaire. Il craint par dessus tout les famines qui résultent d'un temps trop chaud et sec ou au contraire trop froid et humide. Les populations sont concentrées dans des villages où peuvent se développer des épidémies et les "tribus" se font sans cesse la guerre pour s'approprier ce qu'elles ont perdu du fait des catastrophes naturelles. Du coup, la religion sera une religion du soleil, de la lune, de la pluie, une religion des éléments de la nature, mais aussi une religion de la force brutale et de la guerre. Cela donne naissance aux premières formes du polythéisme, souvent très masculines (dieux du soleil, de la foudre, de la guerre, etc.), mais il y a aussi un aspect féminin lié à la fécondité (déesse de la lune, de la maternité, du printemps, etc.). Les sacrifices se développent, on ira jusqu'à sacrifier des êtres humains, y compris ses propres enfants.
  • A l'âge du Bronze, le progrès des techniques et de l'agriculture, conduit l'homme à inventer, pour ainsi dire, la religion en distinguant un clergé spécialisé chargé en particulier de transmettre des mythes variés et nombreux sur l'origine et les activités des dieux. Mais on peut dire que la croyance en la survie de l'âme n'a pas fondamentalement évolué: l'âme survit comme une sorte de fantôme, de double invisible de nous-mêmes, dans une région du monde que la mythologie grecque appelle l'Hadès et la Bible, le shéol.