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Version du 25 novembre 2012 à 18:05

Les derniers temps (eschatologie) : partie II

Les signes en particulier

  Les signes montrant la grâcede Dieu

1. La prédication de l'Evangile à toutes les nations

Ce signe est déjà annoncé dans l'AT ( Es 40:5, 42:6, 45:22, 52:10). Jésus a clairement enseigné que l'Evangile doit être prêché à toutes les nations avant son retour (Mt 24 : 14), et a ordonné à l'Eglise de réaliser cette prédication (Mt 28:19).

Ceci ne signifie pas que tous les hommes finiront par se convertir, ni même que tous les hommes, pris un par un, auront entendu l'Evangile. Le texte dit, littéralement, que l'Evangile sera devenu « un témoignage pour toutes les nations », ce qui semble bien vouloir dire qu'il sera devenu chez chaque nation une réalité qui ne peut plus être ignorée, et qui placera un grand nombre d'hommes de chaque nation devant la responsabilité d'une prise de position.

N.R A l'époque du NT., le mot «nation» n'est pas à comprendre au sens d'un « état» moderne (comme la Belgique avec ses trois communautés linguistiques), mais au sens de «peuple parlant une même langue ».

Il nous semble indispensable de faire le point sur l'état d'avancement de la mission mondiale, selon les dernières statistiques disponibles (chiffes de début 1992 dans AD 2000 and Beyond).

Le pourcentage mondial des Chrétiens (toutes tendances confondues) est passé de 32,1 % en 1980 à 33% en 1992. Le total des Chrétiens évangéliques (Protestants) atteint 540.000.000, soit 10% de la population mondiale (au lieu de 6% en 1980 et 3% en 1950) - bref, le Protestantisme évangélique est la religion qui a la croissance la plus rapide du monde.

Le nombre total des missionnaires évangéliques est actuellement de 97.732 (au lieu de 80.000 en 1993 et de 50.000 en 1970). Il faut ajouter à ce chiffre 104.272 missionnaires travaillant dans leur propre pays d'origine, mais dans des langues/cultures autres que la leur (une bonne partie de ces missionnaires proviennent de pays du Tiers-Monde).

Les peuples non-atteints (notre source classe dans cette catégorie ceux qui comptent moins de 2% de Chrétiens) comptent environ 2.000.000.000 d'hommes. Il y a 2153 de ces peuples, soit, en tenant compte des frontières politiques, environ 12.000 groupes non-atteints. Or il y avait 17.000 groupes non-atteints en 1980, et 24.000 en 1950 ! Dans environ 8.000 de ces 12.000 groupes, le travail missionnaire est déjà commencé ou va commencer incessamment. Néanmoins, il y a encore au moins 415 groupes (liste provisoire) où aucun Chrétien n'est connu actuellement. Mais des pays naguère réputés fermés (comme les pays musulmans) connaissent actuellement une croissance significative du nombre de Chrétiens grâce à des méthodes missionnaires imaginatives. Le Turkménistan semble avoir été le dernier état à ne pas compter de Chrétiens indigènes, mais il y a maintenant de 500 à 600 Chrétiens turkmènes.

Cette situation montre qu'il pourrait y avoir au moins un petit groupe de Chrétiens dans chaque peuple dans un avenir relativement proche et prévisible. Mais est-ce suffisant pour que l'Evangile soit «un témoignage» pour chaque nation ? En fait Dieu seul sait quand ce signe sera parfaitement accompli !

2. Le salut d'un grand nombre d'Israélites

Mt 10:23 implique que l'Evangile continuera à être prêché à Israël jusqu'à ce que le Christ revienne.

En Rm 11 :25-26, Paul enseigne qu'Israël est endurci, mais partiellement seulement, jusqu'à ce que tous les païens qui doivent être sauvés reçoivent le salut. Ce salut des païens provoque à son tour la jalousie de certains Juifs (25: 11-14), et ainsi «tout Israël sera sauvé» (c'est-à-dire tous ceux qui ont eu une foi réelle, depuis le début jusqu'au retour du Christ, cf. 9:6). Le terme grec employé au v.12 (plèrôma, plénitude) montre qu'il y aura plus qu'un «petit reste» d'Israélites qui seront sauvés. 0n peut donc s'attendre, avant le retour du Christ, à voir la conversion à Jésus-Christ d'un grand nombre d'Israélites.

De fait, il y a eu au premier et au début du second siècles un grand nombre de Juifs Chrétiens. Dans les siècles ultérieurs, le nombre de ces conversions a été très faible, en partie à cause de l’antisémitisme dans les Eglises ! C'est pourquoi il est intéressant de noter que, depuis 1970 environ, un mouvement de conversions de Juifs au Christianisme se développe, surtout en Amérique (environ 120.000 Juifs chrétiens), mais même en Israël (et ailleurs).

A cet égard, le retour d'une partie des Juifs sur la terre d'Israël, après 1900 ans d'exil sur les 5 continents (un fait absolument inattendu, et unique dans toute l'histoire de l'humanité) pourrait être interprété comme entrant dans le plan de Dieu pour faciliter l'évangélisation des Juifs regroupés avant le retour du Christ. Ici encore, nul ne sait quand ce signe sera parfaitement accompli, mais le plan de Dieu avance !

  Les signes indiquant l'opposition à Dieu

1. La tribulation

Ce signe est déjà mentionné par l'AT (Dn 12:1), et repris dans le NT (Mt 24:9, 15-20 et parallèles).

Certains termes (Judée, Sabbat... cf. Dn 12:1: « ceux de ton peuple») pourraient faire penser que la tribulation ne concerne que les Juifs chrétiens. En fait, Jésus parle à ses disciples juifs en termes qui leur sont familiers, mais le contexte montre que les Chrétiens de toutes nations sont concernés (v.9 : « tous les peuples » ; cf. les guerres mondiales et la prédication universelle aux v. 6-7 et 14). Cette tribulation doit précéder le retour du Christ (dont il est question en Mt 24 : 29- 31). La tribulation étant parallèle à la prédication mondiale de l'Evangile, il y a lieu de penser qu'elle aussi se produit pendant toute l'histoire de l'Eglise. Mais Jésus parle aussi en Mt 24:19 d'un paroxysme final de cette persécution, précédant immédiatement la fin. La tribulation atteint une ampleur inégalée, elle devient si dure que l'Eglise finirait par être détruite si Dieu n'intervenait pour abréger l'épreuve, «à cause des élus» (= l'Eglise, les mêmes qui seront rassemblés quand il reviendra, cf. Mt 24:27). Il semble, malgré les persécutions très dures déjà endurées dans certains pays (pays communistes ou musulmans) que le stade final de la grande tribulation, à l'échelle mondiale, soit encore à venir !.

2. L'apostasie (reniement de la foi).

Parallèlement à la tribulation, Jésus a annoncé l'apostasie, à la fois tout au long de l'histoire de l'Eglise (Mt 24 : 10-12), et, sous forme intensifiée, lors de la grande tribulation finale (Mt 24:24).

D'autres auteurs du NT ont aussi parlé de l'apostasie, qui avait déjà commencé de leur temps (1 Tm 4:1, 2 Tm 3:1-5, He 6:6, 10:29, |2 P 2:20, 1 Jn 2:19). Mais 2 Th 2:1-3 mentionne aussi l'apostasie finale qui précède immédiatement le retour du Christ, et qui est l'intensification d'une rébellion, déjà commencée (v.7), contre la foi chrétienne qui a été entendue et/ou professée. L'apostasie se produira donc parmi les membres et sympathisants de l'Eglise chrétienne, chez ceux qui auront fait extérieurement une profession de foi, souvent sans être de vrais Chrétiens au sens biblique. De cette apostasie sortira «l'homme impie» (v.3) qui, par sa puissance de séduction satanique, mènera à son comble l'apostasie.

Plusieurs signes montrent que l'apostasie est déjà bien avancée : l'abandon de tout contact avec les Eglises par une foule d'Occidentaux, le reniement de tant de vérités chrétiennes fondamentales par nombre de théologiens modernes et par nombre de chrétiens dans les Eglises... Mais peut-on déjà parler d'une apostasie globale, au niveau mondial ?

3.L'Antichrist

Antichrist signifie : «qui prend la place de Christ» ou «qui s'oppose à Christ ». Dans l'AT, un personnage semblable est déjà annoncé en Dn 7:25-26, 9:26-27, 11:36, 12:11. Ces textes ont certainement eu un accomplissement partiel lors de la persécution des Juifs par Antiochus IV Epiphane, en - 168 : une anticipation de l'Antichrist du NT. «L'homme impie» de 2 Th 2:3-9, qui s'élève contre Dieu, ressemble fort au personnage annoncé par Daniel : ce ne peut guère être que l’Antichrist.

«L'abomination de la désolation» renvoie d'abord à la profanation du Temple de Jérusalem par Antiochus (l Macch 1:54), qui y a sacrifié des porcs aux dieux grecs. Mais plus tard, Jésus précise (Mt 24:15-16) qu'un événement semblable va se reproduire. Jésus vise à la fois la prise de Jérusalem en 70 par Titus, qui est elle-même un type d'un événement semblable à la fin des temps. 2 Th 2:4 précise que «l’impie s'assiéra dans le Temple de Dieu, se faisant passer lui-même pour Dieu ».

L'Antichrist a donc des précurseurs. Mt 24:23-24 parle, dans le même sens, de «faux christs» qui feront des signes et des prodiges pour tromper les gens, comme l'impie de 2 Th 2:9. 1 Jn 2:22 appelle « Antichrist» un de ces précurseurs, un hérétique de l'époque, qui niait que l'homme Jésus puisse être le Christ (car, disait-il, la matière étant mauvaise, Dieu ne peut être venu dans un corps humain). 1 Jn 2 : 18 montre clairement à la fois qu'un Antichrist final vient, mais que plusieurs petits antichrists l'ont déjà précédé. L'Antichrist final voudra être adoré lui seul, et il aura le pouvoir pour déclencher la grande tribulation contre les Chrétiens qui refuseront. Il sera tué lors du retour du Christ (2 Th 2:8).

L'histoire de l'Eglise a connu beaucoup de faux prophètes qui ont prétendu être le Christ revenu sur terre, voire le Christ réincarné. On a connu, en France, Georges Roux, le «Christ de Montfavet », décédé il y a quelques années. Des dictateurs persécuteurs de l'Eglise, comme Néron, Hitler, Staline, sont certainement des précurseurs de l'Antichrist. Les prétentions du Pape à être le Vicaire (= remplaçant) du Christ, et le chef infaillible de l'Eglise, sont nettement antichrétiennes. Tout récemment, le mouvement du « Nouvel Age », qui prétend être la nouvelle religion universelle qui remplacera le Christianisme pendant le troisième millénaire (l'«âge du verseau»), a révélé le nom du « Maitreya » attendu comme la réincarnation de Dieu. Ce Maitreya n'est peut-être pas l’Antichrist final de la Bible, mais en tout cas l'existence d'instances internationales comme l'ONU, le syncrétisme religieux qui se répand, et l'unification politique et économique du monde par la disparition des blocs idéologiquement rivaux du temps de la guerre froide, pourraient actuellement faciliter l'apparition rapide d'un dictateur mondial.

N.B. Beaucoup disent «antéchrist» (celui qui vient avant le Christ, avant le retour du Christ, ce qui n'est pas faux ; du lat. ante, avant) ; mais le mot «antichrist » vient du grec !

  Les signes indiquant le jugement de Dieu

Il s'agit des guerres, des tremblements de terre et des famines ( Mt 24:6-8 ; Lc 21:9-11 ajoute la peste les épidémies). Comme les autres signes, ceux-ci se produisent aussi pendant toute la période de l'Eglise. La croissance de leur fréquence et de leur gravité, si elle est réelle, montre que la progression du monde dans le mal entraîne un accroissement des jugements de Dieu. Mt 24:6-8 précise que ces signes ne précèdent pas immédiatement le retour du Christ, ce qui sous-entend sans doute que ce retour sera précédé d'une période limitée de paix et de prospérité (cf. 1 Th 5:3), peut-être justement sous la dictature mondiale de l’Antichrist. Par contre des signes cosmiques précèdent immédiatement le retour du Christ (Mt 24:29-30, Ac 2: 19-20). Le fait que les guerres, les famines et les tremblements de terre sont des jugements de Dieu contre un monde impie ne doit pas faire conclure que toutes les personnes qui subissent ces jugements sont individuellement l'objet spécial de la colère de Dieu (cf. Lc 13:4).

  Précisions sur le retour de Jésus-Christ

L'enlèvement de l'Eglise

Mt 24:31 précise que lors du retour de Christ, les anges rassembleront les élus du monde entier. Un tri sera fait entre les personnes, et beaucoup seront laissées (24:40-41). 1 Th 4:14-17 montre que la descente du ciel du Seigneur a pour premier effet la résurrection de tous ceux qui seront morts en Christ. Ensuite (peut-être seulement une fraction de seconde plus tard !), les croyants qui seront encore vivants à ce moment (la dernière génération chrétienne) seront enlevés, à la rencontre du Seigneur.

« A la rencontre de », en grec, rappelle une coutume antique : quand un roi visitait une ville, une délégation de notables quittait la ville pour aller à sa rencontre, puis revenait en escortant l'auguste visiteur. Mt 25:6 utilise la même image. En Ac 28 : 6, des Chrétiens de Rome viennent «à la rencontre» de Paul jusqu'au Forum d’Appius, d'où ils repartent avec Paul vers Rome. Cette expression suggère donc que les croyants enlevés retournent avec Christ sur la terre, et que c'est là qu'ils «seront alors pour toujours avec le Seigneur». Ceci explique pourquoi 1 Th 3 : 13 parle du retour du Seigneur «avec» les siens (cf. Col 3:4).

Ceux qui seront enlevés vivants subiront un brusque changement : leur corps de chair, mortel et corruptible, sera changé en corps incorruptible et immortel ; le même corps spirituel, de même nature que le corps du Christ ressuscité, sera donné à ceux qui, étant déjà morts, passeront par la résurrection (1 Co 15:50-55)

  Le retour du Christ  sera visible et glorieux

Il sera même visible pour tous les hommes, selon Ap 1 :17.|Tite 2 :13  parle à ce sujet d'une «manifestation », tout comme Jésus-Christ, lors de sa première venue, a «manifesté» visiblement la grâce de Dieu (v. 1 1).

Ce point est nié par les Témoins de Jéhovah, qui croient en un retour invisible du Christ, intronisé dans le ciel roi de la terre le 1 octobre 1914 (depuis sa résurrection, selon les Témoins de Jéhovah, Jésus était donc dans le ciel sans régner, malgré 1 Co 15 : 23-26,Ep 1:20-23 et 1 P 3:27) !

Le retour du Christ sera aussi glorieux : Il vient avec puissance (Mt 24:30, 1 Th 2:8-10), comme roi et Seigneur, pour juger le monde et établir son règne sur la terre (Ap 19 : 16).

  Des vues divergentes sur le Millénium

Ap 20:4 parle de personnes qui vivent et règnent avec Christ pendant 1000 ans. Des interprétations divergentes de ce passage ont suscité quatre façons principales de comprendre la nature de ce Millénium et de le situer chronologiquement par rapport au retour du Christ. Les Chrétiens, et plus particulièrement encore les Protestants, sont fort partagés sur cette question. Dans ce chapitre, nous nous contentons d'exposer les différentes façons de voir, sans prendre position, puisqu'un cours de religion protestante doit être acceptable par toutes les tendances du Protestantisme.

  L'Amillénarisme

Historiquement, l'amillénarisme est attesté dès l'Epistula Apostolorum (entre 140 et 170) ; on le retrouve au 4e siècle chez Tyconius, puis chez Augustin (début 5e s.), qui a assuré le triomphe de cette doctrine dans l'Eglise catholique. C'est aussi la position la plus courante dans les Eglises réformées et luthériennes.

Pour les Amillénaristes, le Millénium d'Ap 20:4 est le règne présent des âmes des croyants décédés, avec le Christ dans le ciel. Avant l'éternité future, il n'y aura donc pas de règne visible du Christ sur la terre. Le chiffre 1000 ne vise pas une durée exacte de mille ans, mais est symbolique : 10, qui représente la plénitude, à la 3e puissance = un temps très long, qui est en fait la durée encore indéterminée du temps de l'Eglise entre la première venue et la deuxième venue de Jésus-Christ. Le retour du Christ se produit donc après le Millénium. Tous les signes des temps, y compris la grande tribulation, précèdent le retour du Christ, lequel se produira en une seule phase. Le retour visible sur la terre suit immédiatement la «rencontre dans les airs» avec les croyants enlevés ou ressuscités ; alors le reste des hommes ressuscitera pour le jugement dernier, après lequel les élus jouiront éternellement des bénédictions des nouveaux cieux et de la nouvelle terre.

On peut représenter l'Amillénarisme par le schéma suivant :

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  Le Post-Millénarisme

Le Post-millénarisme est certainement la moins répandue des quatre grandes positions sur le Millénium. Il a été lancé au 17e siècle par le théologien réformé Cocceieus et est professé, à titre individuel, par quelques théologiens, qui appartiennent surtout aux Eglises réformées et aux Eglises baptistes (dont le plus connu est Strong). On peut le schématiser comme suit :

Pour les Post-millénaristes, le Millénium arrivera sur terre avant le retour de Jésus-Christ, grâce aux progrès de la prédication de l'Evangile (chez les Juifs comme chez les païens). Les Chrétiens règnent avec Christ maintenant sur la terre. Les Post-Millénaristes estiment généralement que la grande tribulation et l' apostasie sont actuellement déjà passées. Le monde sera donc un jour complètement christianisé et connaîtra alors une longue période (1000 ans au sens symbolique) de paix, de justice et de prospérité, où les principes de la foi et de la morale chrétiennes seront universellement acceptés (ce qui ne veut pourtant pas dire que tous les hommes seront d'authentiques chrétiens), et où le mal sera réduit à un minimum. Le retour du Christ sera suivi immédiatement de la résurrection de tous les hommes, du jugement dernier, et de l'introduction des nouveaux cieux et de la nouvelle terre.

Schéma :

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  Le Pré-millénarisme historique

Le pré-millénarisme historique est attesté dès Papias (vers 125): c'était aussi la position de Justin Martyr, d'Irénée, Tertullien, Victorin de Pœtovium et de Lactance. Il est réapparu dans le Protestantisme avec des exégètes comme Bengel (18e s.), Godet, Alford, Zahn (19e s.) et est maintenant assez répandu dans le Protestantisme : c'est la position officielle de l'Eglise mennonite, de l'Armée du Salut, et d'un nombre considérable de théologiens de diverses dénominations protestantes.

Tous les Pré-millénaristes croient que le retour du Christ précédera le Millénium, règne du Christ sur la terre pendant 1000 ans (ou approximativement 1000 ans). Le Millénium est donc situé entre le retour du Christ et l'introduction de l'éternité future. Il existe cependant deux types, assez différents, de Prémillénarismes : le type historique ou classique, et le type dispensationnaliste, que nous décrirons dans le paragraphe suivant.

Les Pré-millénaristes du type historique croient que le retour du Christ sera précédé par l'évangélisation des nations, l'apostasie, l'apparition de l'Antichrist et la grande tribulation (c'est pourquoi on les appelle aussi post-tribulationnistes). Ils estiment aussi probable, sinon certain, que le retour d'Israël dans son pays accomplit les prophéties de l'AT (ce qui est nié par les Amillénaristes et les Post-millénaristes, pour lesquels l'Eglise remplace totalement Israël dans le plan de Dieu)~ le retour d'Israël dans sa terre devait se produire avant le retour du Christ, mais les Pré-millénaristes historiques sont partagés sur le moment où se produira le mouvement de conversion des Juifs annoncé en Rm 11 : avant ou immédiatement après le retour du Christ ? Comme dans l'Amillénarisme, le retour du Christ est conçu comme se produisant en une seule phase. Pendant le Millénium. , le Christ règne sur la terre avec son peuple (les rachetés d'origine juive ou païenne, tous ensemble), en maintenant de force dans l'obéissance les incroyants laissés lors de l'enlèvement de l'Eglise. Le mal existera encore, mais très restreint ; la terre connaitra un temps de bénédictions exceptionnelles dans tous les domaines, y compris dans l'harmonie de la nature. Cependant vers la fin du Millénium, Satan sera délié pour entraîner une dernière grande révolte des nations. Mais celles-ci seront dévorées par le feu du ciel, Satan sera jeté dans l'étang de feu et de soufre, et alors se produira la résurrection des incroyants et le jugement dernier.

Schéma :

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  Le Pré-millénarisme dispensationaliste

Le Pré-millénarisme dispensationaliste a été lancé au 1ge s. par J.-N. Darby. Il a été popularisé dans le Protestantisme, principalement anglo-saxon, par la «bible Scofield» (une Bible protestante annotée) et par le Séminaire théologique de Dallas. C'est la doctrine des Assemblées de Frères (ouvertes ou strictes) ; les Pentecôtistes l'ont souvent adoptée.

Le dispensationalisme est déterminé par deux principes de base :

  1.  l'interprétation littérale de la prophétie ;
  2.  la distinction fondamentale et permanente entre Israël et l'Eglise.

Dieu a deux buts : un but terrestre, avec Israël, un but céleste, avec l'Eglise (même si celle-ci compte un certain nombre de Juifs devenus Chrétiens). Les prophéties de l'AT concernent uniquement Israël, et pas du tout l'Eglise, qui est une parenthèse que rien n'annonçait, une dispensation particulière dans l'histoire du salut ; par conséquent les dispensationalistes estiment que ces prophéties ne pourront s'accomplir qu'après le temps de l'Eglise, dans la dispensation tout autre qui la suivra, la dispensation du Royaume, qui correspond au Millénium qui suit le retour du Christ.

Les dispensationalistes reprennent les prophéties de l’AT relatives au rétablissement du royaume d'Israël, et les interprètent littéralement. Le retour d'Israël dans son pays prépare donc le règne du Christ sur le royaume juif du Millénium, et comme tel il est un signe de l'imminence de son retour.

Lors de sa première venue, Jésus-Christ, en proposant aux Juifs le royaume de Dieu, leur offrait un royaume terrestre, bien que spirituel (on y entrait par la repentance et par la foi). Cette offre ayant été rejetée, Jésus a établi l'Eglise, nouveauté imprévue jusque là, parenthèse qui interrompt temporairement le plan de Dieu pour Israël, et qui sera refermée dès la seconde venue de Jésus.

Ce retour de Jésus-Christ se produira en deux phases. La première phase est l'enlèvement de l'Eglise, qui peut se produire à n'importe quel moment - dans le Dispensationalisme, les signes dont nous avons parlé comme précédant le retour du Christ sont compris comme précédant la seconde phase de son retour, et ils concernent uniquement Israël (pas l'Eglise, qui sera enlevée avant ; l'Eglise ne verra donc, au mieux, que le début de l'accomplissement des signes). Dans la première phase de son retour, le Christ s'arrête en l'air, à mi-chemin ; il enlève l'Eglise, discrètement (pas les croyants de l'Israël de l'AT ni le « reste fidèle» des Juifs) et la ramène au ciel (pour les noces de l'Agneau).

Suit alors sur terre une période de 7 ans, où se produisent les événements suivants : la prédication de «l’Evangile du Royaume» (par les deux témoins d'Ap 11) aux Juifs et par les Juifs (le «reste fidèle») ;

144000 Juifs se convertissent et amèneront au salut une grande foule de païens ; l'Antichrist régnera et provoquera la grande tribulation, attaquant le peuple de Dieu (la bataille d'Harmaguédon), de terribles jugements de Dieu se produiront (catastrophes...).

Alors Jésus-Christ reviendra (deuxième phase), apparaissant en gloire avec l'Eglise (mais celle-ci reste dans le ciel) et revenant sur terre, pour y détruire l'Antichrist et tous ses ennemis, et y établir son royaume pour 1000 ans (exactement). Satan est lié pour toute cette période. Alors tous les Juifs se convertissent, les croyants de l'AT et ceux qui sont morts pendant la tribulation ressuscitent, et Dieu juge les nations. Le Christ, nouveau David, règne pendant 1000 ans sur Israël, à Jérusalem, capitale du monde (toutes les nations sont soumises à Israël) ; le Temple est rebâti et (pour certains) les sacrifices recommencent. C'est un temps de bonheur et de prospérité, où le mal qui subsiste est immédiatement réprimé.

Après les 1000 ans, le Diable est relâché pour un peu de temps, et suscite une révolte générale contre la cité sainte (la révolte de Gog et Magog). Mais les ennemis de Dieu sont dévorés par un feu qui descend du ciel, et Satan est alors jeté pour du bon dans l'abîme, et les méchants sont jugés devant le grand trône blanc (Ap 20). C'est alors qu'apparaissent les nouveaux cieux et la nouvelle terre, et on entre dans l'éternité finale.

Schéma :

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Auteur : Pasteur Jean-Louis Simonet, président de la Fédération évangélique de Belgique

Mise à jour : 27-juin-2004