Comparaison synoptique de La Passion du Christ entre les Évangiles, les reconstitutions médicales et le Linceul de Turin
Le linceul de Turin est parfois appelé le "5ème évangile". Son étude détaillée est ici comparée aux textes des évangiles et aux connaissances actuelles sur la crucifixion à l'époque romaine.
Les études portant sur un seul évangile sont indiquées en italique
Les points d'interrogation (?) mettent en évidence les études récentes ou discutées
Tableau
EVÉNEMENTS |
RÉFÉRENCES BIBLIQUES |
ASPECTS PSYCHOLOGIQUES, PHYSIQUES ET MÉDICAUX |
ETUDE MEDICO-LEGALE DU LINCEUL DE TURIN |
Jardin de Gethsemani |
angoisse, détresse morale totale, hématidrose (sueur mêlée à un saignement cutané) | cheveux blonds très clairs, presque blancs | |
Arrestation de Jésus |
trahison de Judas et abandon par les apôtres |
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Comparution de Jésus devant Hanne |
Jésus rencontre la haine des ennemis, premiers coups |
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Comparution de Jésus devant Caïphe et le sanhédrin |
Jésus rencontre la haine des ennemis, coups supplémentaires |
pommette droite gonflée, deux arcades sourcilières tuméfiées et enflées, lésion triangulaire de deux cm sous l'œil droit | |
Reniement de Pierre |
lâcheté du chef des apôtres |
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Jésus est amené devant Pilate |
accusations mensongères |
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Jésus est envoyé chez le roi Hérode Antipas |
Jésus méprisé et ridiculisé |
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La flagellation par les bourreaux romains |
le condamné a sans doute été lié par les mains et flagellé par deux bourreaux de taille différente douleurs violentes, hémorragie, œdème pulmonaire et cardiaque (épanchement du liquide dans le péricarde), dyspnée (respiration difficile), toux sèche, expectoration mousseuse, soif intense |
de 100 à 120 traces disposées en deux plaies parallèles sur tout le corps (sauf sur les avant-bras) provoquées par près de 60 coups de fouet à deux lanières terminées par des boules de plomb ou d'os (le flagrum romain) deux axes de flagellation d'inclinaisons différentes | |
Couronnement d'épines |
humiliation et dérision par des moqueries, des crachats et des coups, douleur provoquée par les épines de jujubier, plante poussant dans les zones semi désertiques, hémorragies | coulées de sang au niveau du front en forme d'epsilon, de la nuque et des tempes (mais pas au sommet de la tête) provenant d'un sujet vivant, surtout visibles sur l'arrière et s'arrêtant au niveau d'une ligne concave | |
Port de la croix |
humiliation chute : genoux écorchés, nez fracturé, épuisement physique |
nez enflé avec pointe déviée vers la droite, écorchures au niveau des genoux (surtout le droit), larges meurtrissures sur les deux épaules, à droite dans la région claviculaire et dans la partie externe de la région scapulaire, à gauche, plus bas, dans la région scapulaire particules de terre aux pieds et aux genoux | |
Crucifixion |
clou enfoncé dans le poignet gauche (espace de Destot) qui provoque une violente lésion du nerf médian du pouce et un repli réflexe du pouce vers la paume de la main, clou enfoncé au centre du pied gauche entre le deuxième et le troisième métatarse qui provoque des douleurs au niveau des principaux nerfs du pied, tétanie musculaire (crampes) |
plaie sanglante sur le poignet gauche d'où part une large coulée sanguine qui remonte obliquement vers l'avant-bras et une autre coulée, plus petite, qui remonte jusqu'au coude l'angle entre les deux coulées est d'environ cinq degrés (le supplicié se redressait périodiquement en s'appuyant sur ses pieds) | |
Crucifixion (suite) Paroles du Christ en croix |
Sept paroles du Christ | risée des ennemis et douleur de voir sa mère souffrir,
jaunisse hémolytique (destruction des cellules rouges), hyperthermie (augmentation de la température du corps 41° et plus), respiration haletante rendant la parole quasi-impossible, déshydratation totale,
asphyxie partielle entraînant une hyperextension de la cage thoracique : agonie de trois heures environ |
pas de plaie sur le dos de la main droite, absence de pouce visible,
deux pieds croisés, le pied gauche passant devant le pied droit qui touchait le bois coulées sanglantes sur les deux pieds d'abord en direction des orteils lorsque le corps était en position verticale ensuite en direction des talons pendant le transport au tombeau thorax remonté et distendu, creux épigastrique enfoncé, tête fléchie, saillie des muscles quadriceps et des grands fessiers |
Partage de la tunique |
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Le droit romain accordait aux bourreaux les vêtements d'un supplicié : ils étaient donc quatre à se partager les vêtements et sous-vêtements. On discute pour savoir si Jésus était nu sur la croix ou revêtu d'un pagne. Pour la tunique sans couture (à paraître) |
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Mort de Jésus |
métabolisme anaérobique, réduction du rythme cardiaque, compensation circulatoire au profit du cœur et du cerveau, mort par asphyxie provoquant une tétanisation musculaire généralisée ou par crise cardiaque |
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Le sang et l'eau |
après la mort, coup de grâce porté presque à l'horizontale, du côté droit selon l'habitude romaine, par une lance de type romain enfoncée entre la cinquième et la sixième côte qui a perforé le poumon droit avant d'arriver au cœur dans l'oreillette droite en conséquence, écoulement de liquide pleural et péricardique qui ne se mélange pas au sang |
sur le côté droit de la poitrine, massive coulée de sang de 15 cm de hauteur et s'étalant jusqu'à 6 cm en largeur issue d'une plaie béante provoquée après la mort présence de liquide péricardique et de sérum autour de caillots de sang coagulé qui a coulé de la veine cave supérieure | |
Descente de croix et ensevelissement de Jésus |
La loi juive interdisait que le cadavre d'un condamné à mort passe la nuit sur le lieu d'exécution (<tooltip text="Dt 21,22-23">22. Si l'on fait mourir un homme qui a commis ensevelissement rapide sans les ablutions rituelles car le sabbat approchait et les condamnés à mort ne pouvaient pas bénéficier de cette préparation rituelle normalement le corps d'un condamné à mort devait être gardé pendant 24 heures avant d'être réclamé par sa famille lividité : couleur rouge violacée de la peau rigidité cadavérique |
corps nu et non nettoyé imprégnation préalable du tissu qui n'absorbe pas les traces sanguines au niveau de la région lombaire, lorsque le corps a été déposé, coulée transversale de sang provenant de la veine cave supérieure qui s'est divisée en deux branches, une vers le coude droit et une autre vers le coude gauche présence d'une logette (ou de deux logettes) pour caler la tête (?) présence de pièces sur les yeux (?) les jambes sont restées en position semi fléchie comme elles l'étaient sur la croix | |
La garde du tombeau |
ensevelissement dans un tombeau neuf appartenant à Joseph d'Arimathie et constitué de deux salles (antichambre et salle funéraire) creusées dans le roc et fermées par une pierre. |
pas de signes de putréfaction ou de décomposition qui apparaissent dans les trente ou quarante heures après la mort des lettres "fantômes" latines sur le linceul indiqueraient une identification par un huissier romain (?) | |
Les femmes au tombeau |
les femmes sont venues avec des huiles parfumées pour compléter les onctions à la fin du sabbat |
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Les femmes et les disciples au tombeau |
constatation par Jean, seul témoin oculaire, de ce qui s'est passé : le corps du Christ se serait redressé en disparaissant à travers la toile (?) |
au niveau de l'image dorsale, absence de pression au niveau des fesses et des épaules ainsi que d'aplatissement de la cambrure des reins le tissu du linceul a été détaché du corps sans trace d'arrachement, en particulier au niveau des caillots sanguins et de la fibre de la toile |
Auteur : Fernand LEMOINE
Sources :
- Dr Jean-Maurice CLERCQ, La Passion de Jésus : de Gethsémani au Sépulcre, François-Xavier de Guibert, Paris, 2004
- Dr Jean Lévêque et Dr René Pugeaut, Le Saint-Suaire revisité, Sarment - Éditions du Jubilé, 2003
- André Marion et Anne-Laure Courage, Nouvelles découvertes sur le Suaire de Turin, Albin Michel, 1997
- Antoine LEGRAND, Evangile et Linceul, François-Xavier de Guibert, 1998
- Gino MORETTO, Guide du Saint Suaire, MediasPaul, 1996
Mise à jour : 27-oct.-2004